Les Ligues de la protection de la révolution (LPR) ont, selon le chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi, «tiré leur légitimité de leur mobilisation sur le terrain, de leur combat et personne ne pourra la leur retirer». Vidéo.
Interrogé par nos collègues de Mosaïque FM, Rached Ghannouchi ne veut rien entendre à propos de l'appel à la dissolution des LPR, des milices violentes au service d'Ennahdha. Il les défend bec et ongles, car «ce sont leurs membres qui ont milité, fait la révolution et se sont fait, par eux-mêmes, une légitimité grâce à leur mobilisation sur le terrain. Cette légitimité, personne ne la leur a offerte. Et ce n'est pas moi qui la leur a offerte. Il est de leur plein droit d'exister, car c'est une association légitime et reconnue», a déclaré, sur un ton tranchant, le chef islamiste.
Cette déclaration intervient au lendemain de la démission du chef du gouvernement provisoire, le secrétaire général d'Ennahdha, Hamadi Jebali, qui a, quant à lui, appelé à la dissolution de ces groupes.
Ne jouissant pas d'une bonne presse auprès de tous les partis de l'opposition pour avoir souvent empêché la tenue de leurs meetings en agressant verbalement et physiquement leurs partisans et en semant des troubles un peu partout, les LPR sont accusées notamment d'avoir assassiné, le 18 octobre, Lotfi Nagdh, président de l'Union des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes à Tataouine (sud).
Dans l'affaire du meurtre de Lotfi Nagdh, au moins 6 membres des LPR et 5 autres d'Ennahdha sont accusés d'être derrière l'assassinat et ils sont actuellement en prison.
Le 2 février, le Conseil de la choura a publié un communiqué où il appelle à «lever l'injustice infligée aux enfants d'Ennahdha et des Ligues de la protection de la révolution incarcérés à Tataouine».
Pire encore, le député d'Ennahdha à Tataouine Ali Fares (un ancien partisan à Ben Ali recyclé par le parti islamiste) a demandé à l'Assemblée nationale constituante (Anc) de rendre hommage aux groupes des LPR et appelé à les dédommager et non les punir.
Quelques jours après, ce dernier a rendu visite aux présumés accusés à la prison de Tataouine, et avec Sahbi Âtig, chef du bloc parlementaire d'Ennahdha qui l'accompagnait, il leur a promis bientôt la libération.
Samedi, le bureau exécutif des LPR s'est réuni et s'est violemment attaqué à tous ceux qui le critiquent et demandent à la dissolution de cette association jurant que les LPR vont poursuivre leur action et passer à la vitesse supérieure.
Z. A.