Le journaliste Ramzi Bettibi a déclaré aujourd'hui sur Shems FM qu'il y a des doutes qui planent sur Kamel Aifi, membre d'Ennahdha, dans l'affaire de trafic d'armes impliquant l'homme d'affaires Fathi Dammak. Vidéo.
Selon notre confrère, Kamel Aïfi, membre fondateur d'Ennahdha (et proche du député Habib Ellouze), serait directement impliqué dans l'affaire du trafic d'armes de l'homme d'affaires Fathi Dammak, qui ne serait qu'un bouc-émissaire dans toute l'histoire.
Quelques jours avant l'assassinat de Chokri Belaïd, Ramzi Bettibi a déclenché, sur le blog citoyen Nawaat.org, ce qui est devenu «l'affaire Fathi Dammak», une histoire d'achat d'armes et de personnalités politiques et médiatiques à assassiner.
En réécoutant la vidéo fuitée, qui représentait l'homme d'affaires, aujourd'hui incarcéré, en discussion avec d'autres personnes, pour mieux décortiquer leurs propos, le journaliste a découvert, dans plusieurs séquences entrecoupées de mots confus comme «Chokri Belaïd, calibre de 9mm, mobylette, tir de cartouche et autres mots prononcés dans cette vidéo», qui rappellent des détails de l'assassinat du leader de gauche, le 6 février dernier, a expliqué Ramzi Bettibi.
Le journaliste de Nawaat, qui a été entendu par le juge d'instruction en tant que témoin au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd, et qui a reçu ces derniers jours des menaces de mort, a ajouté que l'homme d'affaires ne serait qu'un simple bouc-émissaire dans toute l'affaire.
Tout en affirmant, par ailleurs, que Kamel Aifi pourrait être directement impliqué dans «l'affaire de Fathi Dammak», notre confrère exprime aussi des doutes sur Belhassen Naccache et Ali Ferchichi (Belhassen et Ali dans la vidéo) et s'interroge pourquoi ces deux personnes, proches d'Ennahdha, ont-elles été entendues par le juge d'instruction en tant qu'accusés et non en tant que témoins, mais qui ont été laissées en liberté.
Le journaliste affirme avoir ses propres sources et demande à ce que les juges protègent les témoins et que l'enquête de l'assassinat de Chokri Belaïd soit faite par les juges d'instruction indépendants et non confiée au ministère de l'Intérieur, dirigé, comme on le sait, par un dirigeant d'Ennahdha, Ali Lârayedh, par ailleurs candidat de son parti au poste de chef du prochain gouvernement de coalition.
Z. A.