«Je n'ai pas été informé, ni officiellement ni officieusement, d'une éventuelle décision de m'écarter d'Ennahdha», en raison de ses propos critiques à l'égard de ses dirigeants, a indiqué le vice-président du Mouvement Ennahdha.
Tout en reconnaissant avoir reçu des reproches à ce propos, Abdelfattah Mourou, interrogé, jeudi, par la Tap, dit cependant maintenir ses déclarations, estimant qu'il s'agit de «vérités qui n'excluent pas l'erreur».
«Si le parti décide de m'écarter, il n'y aura plus de devoir de réserve», a-t-il en revanche prévenu, considérant que «l'étau de resserre chaque jour sur Ennahdha».
Abdelfattah Mourou, qui fut l'un des fondateurs du Mouvement de la tendance islamique (Al-Ittijah Al-Islami) au début des années 1980, devenu plus tard le Mouvement Ennahdha, a récemment déclaré à des médias tunisiens et étrangers que le président du parti Rached Ghannouchi n'a pas prouvé sa compétence à diriger la phase de transition en Tunisie. Il a même dit que M. Ghannouchi, son ami de quarante ans, mène actuellement le pays vers la catastrophe.
M. Mourou, qui a soutenu la proposition du chef du gouvernement sortant Hamadi Jebali de constituer un gouvernement de coalition, proposition rejetée catégoriquement par Ennahdha, semble vouloir inciter le parti islamiste à ce recentrer et à opter pour une démarche plus consensuelle en cette délicate phase transitoire. Sans succès pour le moment, puisque des rumeurs parlent de son exclusion déjà programmée du parti.
I. B.