Le limogeage rapide de Zohra Ladgham, chargée d'affaires à Helsinki (Finlande) sans l'auditionner n'est qu'un coup monté contre elle par les islamistes au pouvoir, refusant de voir une femme à la tête d'une mission diplomatique.
Suite à une vidéo «floue et de très mauvaise qualité», filmée par le chauffeur de l'ambassade tunisienne à Helsinki et partagée sur les réseaux sociaux «montrant Zohra Ladgham conduisant la voiture de fonction en état d'ébriété», selon Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, et gendre de Rached Ghannouchi, président du partiislamiste Ennahdha (au pouvoir), la décision d'écarter la diplomate a été prise en même pas 24 heures, sans enquête et sans audition de l'intéressée, comme cela se fait généralement dans l'administration publique.
Selon Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, la rapidité du limogeage n'a qu'une seule explication. «Rafik Abdessalem refuse de voir une femme à la tête d'une mission diplomatique», a-t-il déclaré dans une interview publiée par le quotidien ''Ettounissia''.
Zohra Ladgam est la soeur de Abderrahmam Ladgham, ministre auprès du Chef du gouvernement chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, issu du parti Ettakatol.
Le successeur de Zohra Ladgham, nommé avec la même rapidité, serait l'un des conseillers les plus proches de M. Abdessalem.
Z. A.