Selon un sondage d'opinion de Emrhod Consulting, dont les résultats ont été présentés, vendredi, à Tunis, 23% des Tunisiens n'auraient l'intention de voter pour aucun parti politique lors des prochaines élections.
Ce sondage, sur thème «Vie politique en Tunisie et opinion publique», a porté sur un échantillon de 1.060 citoyens répartis entre 24 gouvernorats et représentatifs des diverses classes d'âge et de tous les niveaux d'instruction, a indiqué le directeur général d'Emrhod, Nabil Belam.
Les résultats de ce sondage doivent être bien analysés, notamment ce taux assez haut du rejet de l'offre politique disponible dans le pays: 1 Tunisien sur 4 ne se retrouve ni dans Ennahdha, ni dans Nida Tounes, ni dans le Front populaire, ni dans aucun autre parti. Comment expliquer ce taux?
Plusieurs explication peuvent être avancées : désaffection vis-à-vis des partis et acteurs politiques ? Lassitude face à la situation de crise chronique dans laquelle le pays semble s'être installé ? Incompréhension des enjeux de la transition politique en cours?
Il y a un peu de tout cela dans ce désintérêt qui ressemble à un ras-le-bol, dont les dirigeants politiques devraient tenir compte pour mieux cibler leurs actions.
Par ailleurs, le sondage d’Emerhod Consulting confirme qu’Ennahdha reste en tête en termes d'intention de vote, mais l'écart avec Nida Tounes se réduit. En 3e position, on trouve le Front Populaire, qui poursuit sa montée.
D’après ce même sondage, 41% des Tunisiens estiment que la désignation d’Ali Lârayedh pour la formation du nouveau gouvernement de coalition divise les Tunisiens: 41% d'entre eux approuvent cette décision contre 42% qui la désapprouvent, et 17% sont sans opinion.
Autre confirmation: Béji Caïd Essebsi reste solidement en tête des intentions de vote pour la présidentielle, suivi de Hamadi Jebali, qui gagne plusieurs places dans le classement, à la faveur de sa récente démission, alors que le président provisoire de la république Moncef Marzouki fait une dégringolade assez attendue. Son immobilisme en pleine crise politique a montré son incompétence: les habits de président de la république sont décidément trop larges pour ses épaules.
Le sondage montre, par ailleurs, ce que l'on sait déjà, à savoir que la sécurité est la première préoccupation des Tunisiens, suivie, sans surprise, de l’emploi, et de la lutte contre la cherté de la vie.
I. B.