Rached Ghannouchi et d'autres dirigeants d'Ennahdha ont été dégagés, aujourd'hui, de Thala (centre-ouest), où ils venaient assister à l'enterrement des ossements d'Ahmed Rahmouni. Vidéo1 & Vidéo2.
Le président du mouvement islamiste, le ministre des Affaires religieuses Noureddine Khadmi et le député nahdhaoui Walid Bennani ont été empêchés par les habitants de Thala de prendre part à la cérémonie d'enterrement des ossements du militant nationaliste Ahmed Rahmouni, condamné à mort après la tentative de putsch visant l'ancien président Habib Bourguiba, en 1962. Ils ont été renvoyés du cimetière de la ville aux cris de «Dégage !» par une foule en colère. Selon certaines sources, les vitres de sa voiture ont été brisées.
Ahmed Rahmouni avait été exécuté avec d'autres membres du groupe putschiste le 24 janvier 1963. Les restes de certains des exécutés ont été retrouvés récemment dans une caserne et livrés à leurs familles pour être inhumés.
Le défunt était l'un des piliers de l'enseignement zeitounien et un fervent militant nationaliste arabe. Il avait pris le parti de Salah Ben Youssef contre Habib Bourguiba
Les habitants de Thala accusent le président d'Ennahdha de «vouloir instrumentaliser politiquement le martyr Ahmed Rahmouni», qui n'a rien à voir avec le mouvement islamiste.
Plusieurs personnalités politiques ont assisté à la cérémonie sans avoir droit au même traitement. On citera Issam Chebbi (Parti républicain), l'avocate Radhia Nasraoui, le député Ahmed Khaskhoussi et une délégation de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt).
I. B.
