Une vingtaine d'organisations de défense de la liberté d'expression ont dénoncé mardi dans une lettre ouverte au gouvernement tunisien la multiplication des menaces et de violences policières à l'encontre des journalistes en Tunisie.
La lettre, signée notamment par Reporters sans frontières et diffusée par le réseau d'Ong Ifex, «appelle le gouvernement tunisien à condamner de telles attaques», à «garantir la sécurité des journalistes» et à «mener des enquêtes approfondies» sur les violences.
Ces dernières semaines, plusieurs journalistes ont dit avoir reçu des menaces de mort, relève le courrier, qui note aussi que des confrères ont été frappés par la police alors qu'ils couvraient des manifestations.
Les signataires de l'appel évoquent l'existence non-confirmée d'une «liste noire» de militants et de journalistes à abattre car ils «sont supposés être contre l'islam» (traduire : contre Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir).
La Tunisie est plongée dans une grave crise politique et s'interroge sur les commanditaires de l'assassinat de l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd, le 6 février, un crime commis selon les autorités par un groupe islamiste radical.
Les islamistes au pouvoir du parti Ennahdha et les journalistes tunisiens entretiennent des relations très tendues depuis des mois. Ennahdha est ainsi régulièrement accusé de chercher, à travers des nominations controversées, à se forger un paysage médiatique favorable, tandis que les islamistes estiment que le secteur est gangrené par les tenants du régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali et le manque de professionnalisme de certains journalistes.
Source: Afp.