Le ministre de la Défense nationale, Abdelkerim Zbidi a affirmé avoir présenté sa démission au chef du gouvernement désigné, Ali Lârayedh, en l'informant de son refus de poursuivre sa mission dans le nouveau cabinet ministériel.
Intervenant, mardi soir, par téléphone lors d'une émission sur la chaîne privée Nessma TV, Abdelkerim Zbidi a déclaré «ne plus être en mesure de continuer son travail en qualité de ministre de la Défense tant que la vision n'est pas claire».
Il a, également, critiqué le rendement du gouvernement de Hamadi Jebali, estimant qu'«un flou entourait son action» et que «c'était un gouvernement sans agenda qui n'était pas parvenu à résoudre les problèmes de développement et de l'emploi et à instaurer la stabilité».
Abdelkerim Zbidi a, par ailleurs, indiqué avoir présenté une première fois sa démission (non annoncée officiellement), le 15 septembre 2012, aux trois présidences, suite aux attaques (par des extrémistes religieux, Ndlr) de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Tunis qu'il qualifie d'«inacceptables et irraisonnables».
Il a insisté sur la nécessité d'élaborer rapidement une feuille de route claire pour la période de transition, précisant «qu'en tant que Tunisien, il aspirait à voir finaliser la Constitution dans les meilleurs délais».
Sur un autre plan, Abdelkerim Zbidi a indiqué que l'armée nationale n'a plus les moyens de poursuivre son déploiement face à la prorogation de l'état d'urgence depuis plus de deux ans, affirmant que la Tunisie fait face à des menaces sécuritaires de l'intérieur et de l'extérieur. «Nous avons besoin de renforcer la présence militaire sur les frontières», a-t-il averti.
S'agissant des critiques ayant visé le chef d'état major des trois armées, le général Rachid Ammar suite à sa participation au conseil des sages formé par le chef du gouvernement démissionnaire Hamadi Jebali, Abdelkerim Zbidi a souligné que Rachid Ammar y avait pris part en tant qu'expert puisqu'il «connaît les moindres coins et recoins du pays».
I. B. (avec Tap).