«Ennahdha est débile, hypocrite, qui cherche à placer ses partisans à la tête des administrations et croit surtout que le pouvoir est un butin à distribuer entre ses partisans».

 

Cette phrase assassine est d'Abou Yaâreb Marzouki, conseiller du chef du gouvernement sortant chargé de la réforme éducative et culturelle.

Avant de rendre le tablier, le philosophe Abou Yaâreb Marzouki a craché dans la soupe, en disant ses quatre vérités à Ennahdha, parti islamiste au pouvoir. Ne s'encombrant pas de nuances, il a mis tous les Nahdhaouis dans le même sac et dévoilé leur projet de mainmise sur tous les appareils de l'Etat.

M. Marzouki a écrit, aujourd'hui, sur sa page Facebook officielle qu'Ennahdha a un projet islamiste et qu'«il ne fait que multiplier les discours religieux, croyant que le pouvoir est un butin de guerre, en distribuant les responsabilités sur les amis, les alliés et autres proches, sans compétence aucune et ne pensant jamais à placer l'homme qu'il faut là où il faut».

Le conseiller du chef du gouvernement sortant a aussi affirmé que le prochain gouvernement est une montagne qui va accoucher d'une souris toute minuscule. Ce sera, selon lui, l'échec assuré face à une société qui ne fait plus confiance au gouvernement. «Surtout après la cascade des démissions à Ettakatol et au Congrès pour la république (CpR), et ne comptant que sur ce qui reste, et en cherchant d'autres associés parmi les quelques démissionnaires du PDP (ex-Al-Jomhouri) et qui ne valent pas grand-chose», écrit-il.

M. Marzouki qui, malgré tous les dépassements dans son secteur (culture et éducation) sous le gouvernement Jebali, n'a jamais critiqué ses «employeurs» d'Ennahdha. Il n'a fait cette déclaration qu'après avoir été informé qu'il n'aura pas sa place dans le gouvernement d'Ali Lârayedh. Cela ne le grandit pas. Au contraire : son opportunisme, qui l'a fait sauter avec armes et bagages dans le bâteau d'Ennahdha, se double désormais chez lui avec l'ingratitude.

A la fin de son message, M. Marzouki a écrit que les «islamistes, si orgueilleux et incompétents, sont aujourd'hui comme des capitaines sans soldats, et le pire, c'est qu'ils refusent les conseils et ne veulent rien entendre. Ennahdha est en train de reconduire le système de corruption de l'ancien régime en le faisant adopter par ceux de sa race».

M. Marzouki a appelé, enfin, à ne plus faire confiance aux Nahdhaouis, qui «affichent souvent un sourire jaune et narquois croyant qu'ils dégagent de l'intelligence. Or, ce sourire ne reflète que leur idiotie et ce qui se passe aujourd'hui n'annonce rien de bon pour le pays».

Z. A.