Abou Yaâreb Marzouki a avoué son échec et présenté sa démission de l'Assemblée nationale constituante (Anc) et c'est Warda Turki qui siègera dorénavant à sa place.
C'est, en tout cas, ce qu'a annoncé Sahbi Âtig, président du bloc parlementaire d'Ennahdha.
La nouvelle élue d'Ennahdha (circonscription de Tunis I) devait prêter serment, mercredi soir, pour remplacer officiellement Abou Yaâreb Marzouki.
Ce dernier a, selon la page officielle d'Ennahdha, démissionné pour des raisons personnelles et sa décision n'engage que lui.
Mais, sur la page officielle Facebook d'Abou Yaâreb Marzouki, on découvre les vraies raisons l'ayant poussé à claquer la porte et à revenir à sa fonction première : l'enseignement de la philosophie.
L'universitaire a rompu le silence (après plus d'un an à l'Anc et en tant que conseiller du chef du gouvernement sortant chargé de la réforme éducative et culturelle), critiquant violemment la politique d'Ennahdha ainsi que sa mauvaise gestion des affaires du pays.
Il aurait essayé, à maintes reprises, de donner un plus et de convaincre les islamistes à propos de plusieurs projets, mais en vain.
«Parmi les multiples projets annoncés, il n'y a que celui de Beït Al-Hikma de Carthage qui a vu le jour», a-t-il dit. Sinon, tous les autres piétinent ou sont laissés de côté.
«Le projet du Centre Ibn Khaldoun et tant d'autres ne figurent jusque-là que sur le papier et risquent de ne jamais voir le jour. Le projet de la Zitouna se heurte à plusieurs difficultés. La ville de Kairouan qu'on a voulu transformer en un centre de tourisme culturel de haut niveau, à la fois moderne et reposant sur l'islam modéré, risque de sombrer dans l'obscurantisme», lit-on aujourd'hui sur la page Facebook officielle du philosophe.
Z. A.