Rafik AbdessalemLe gendre de Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, va céder le ministère des Affaires étrangères à un diplomate de carrière, Othman Jarandi. Mais va-t-il vraiment quitter le gouvernement?

Le nom de Rafik Abdessalem ne figure pas dans la liste officielle du nouveau gouvernement présentée, vendredi, par le chef du gouvernement désigné Ali Lârayedh au président provisoire de la république Moncef Marzouki, et qui doit être votée la semaine prochaine par l'Assemblée nationale constituante (Anc). Va-t-il pour autant quitter les coulisses du pouvoir? M. Abdessalem, ex-employé du groupe Al-Jazira, où travaille encore son épouse Soumaya Ghannouchi, va-t-il se résigner à «rentrer chez lui», à Doha, au Qatar? Rien n'est moins sûr. Et pour cause...

M. Abdessalem a déclaré, à plusieurs reprises, qu'il n'a pas encore décidé s'il va ou non rester au gouvernement, tout en laissant entendre que son départ n'est pas imminent. Il a d'ailleurs donné l'impression de vouloir s'imposer à Ali Lârayedh, alors que ce dernier était contraint, sous la pression des opposants et surtout des alliés d'Ennahdha dans la «troïka» (Ettakatol et Congrès pour la république), à nommer des personnalités indépendantes à la tête des ministères de souveraineté.

Vendredi, la chaîne Zitouna TV, proche d'Ennahdha et dirigée par Oussama Ben Salem, fils du ministre de l'Enseignement supérieur Moncef Ben Salem, a annoncé que M. Abdessalem sera nommé ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires étrangères (une sorte de chef de la diplomatie bis en somme!). L'intéressé n'a ni démenti ni confirmé.

Interrogé à ce sujet, Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales, s'est montré catégorique, en affirmant que M. Abdessalem ne figure pas dans le gouvernement de Ali Lârayedh. En tout cas pas officiellement. Car M. Zaouia, qui intervenait vendredi sur la chaîne Nessma TV, a laissé entendre que le gendre de M. Ghannouchi pourrait bien être nommé en tant que conseiller du chef du gouvernement avec titre de ministre, sans siéger au Conseil des ministres ou avoir droit de vote au sein de ce conseil.

De là à penser que M. Abdessalem sera nommé incessamment conseiller du chef du gouvernement avec titre de ministre chargé des questions diplomatiques, il y a un pas que l'on serait tenté de franchir...

I. B.