Moncef Marzouki Nouri MalikiLe président provisoire de la république, en perte de vitesse dans les sondages, cherche-t-il à remonter la pente en faisant avancer le dossier des prisonniers tunisiens en Irak?

On est tenté de le penser d'autant que, contre toute attente, le porte-parole de la présidence de la république, Adnane Mnasser, s'est rendu, samedi, à Bagdad, «pour le suivi du dossier des prisonniers tunisiens en Irak», souligne un communiqué de la présidence.

Il est prévu que M. Mnasser rencontre sur place le chef du gouvernement, Nouri Al-Maliki, le président de la Chambre des députés, Oussama Al-Noujaifi, le ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari et le ministre de la Justice, Hassen Al-Chemari.

M. Mnasser remettra deux messages écrits du président provisoire de la république, Moncef Marzouki, respectivement, au président irakien Jalal Talabani et au chef du gouvernement, relève-t-on dans le communiqué de la présidence de la république.

Souvenons-nous : au lendemain de son accession à la présidence provisoire de la république, M. Marzouki a fait un voyage tonitruant à Bagdad pour, officiellement, «faire libérer les prisonniers tunisiens en Irak», dont certains sont accusés de terrorisme et condamnés à de lourdes peines. Le néophyte a dû déchanter en revenant bredouille de son périple irakien. Puis silence totale sur ce dossier, malgré les nombreux sit-in et les manifestations organisés par les proches de ces prisonniers.

Il a donc fallu attendre une année pour voir M. Marzouki se souvenir de ce dossier laissé ouvert. A-t-il perçu des signes encourageants ou de meilleures dispositions chez les «frères» irakiens? Ou tente-t-il un nouveau coup de bluff en espérant reprendre la main sur un dossier qui pourrait le faire revenir sur les devants de la scène? C'est tout le mal qu'on lui souhaite, et, surtout, aux prisonniers tunisiens oubliés dans les geôles irakennes. 

Affaire à suivre...

I. B.