«L'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaid a emprunté un mauvais chemin», a affirmé, jeudi, Hamma Hammami, estimant indispensable de confier cette affaire à une commission indépendante.

Le porte-parole officiel du Front populaire, qui parlait lors d'une conférence de presse organisée conjointement par le Front populaire et l'Alliance civile et politique, a affirmé que «le nouveau gouvernement est une version tronquée de l'ancien cabinet», par allusion au cabinet Ali Lârayedh installé officiellement hier après un vote de confiance de l'Assemblée nationale constituante (Anc). «Le vote à la majorité pour ce gouvernement n'est qu'accessoire, dès lors que la légitimité électorale du 23 octobre a perdu tout son sens», a indiqué le leader de la gauche radicale.

Selon Hamma Hammami, «le programme du nouveau gouvernement n'a pas comporté de mesures et décisions palpables pour lutter contre la montée de la violence et garantir la neutralité des mosquées».

Il a, également, regretté l'absence d'une approche bien claire pour régler les dossiers économiques et sociaux urgents, comme la hausse des prix, le développement régional et la lutte contre la corruption.

Pour un congrès national de salut national

Dans le même contexte, Hammami a réaffirmé l'attachement du Front populaire à la révision des récentes nominations opérées dans plusieurs ministères, estimant qu'«elles seront utilisées pour réaliser des desseins électoralistes».

D'autre part, Hamma Hammami a plaidé en faveur de la mise en œuvre de l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) sur le dialogue national qui, a-t-il dit, se croise avec l'appel du Front populaire en faveur de la tenue d'un congrès national de salut, avec la participation de toutes les parties.

Ce congrès, a-t-il ajouté, vise à sauver le pays de l'effondrement, à remédier au phénomène de la violence et à examiner plusieurs autres questions politiques telles que la loi électorale, la Constitution et les instances régulatrices.

I. B. (avec Tap).