Des membres du parti de Mustapaha Ben Jaâfar, élus au congrès de mai 2009, ont décidé de former «une coordination pour sauver Ettakatol».
Cette annonce a été faite, jeudi, à l'agence Tap par Hédi Mannai, membre du bureau politique et co-fondateur d'Ettakatol.
Selon M. Mannaï, cette coordination convoquera un Conseil national extraordinaire, conformément au règlement intérieur, «pour statuer sur les abus et violations commis par la direction en exercice».
M. Mannaï estime que celle-ci «a fait de l'exclusion et de la marginalisation la règle dans ses rapports avec les militants et n'en fait qu'à sa tête, notamment après la décision du parti de participer à une coalition de gouvernement sans consulter ses structures et sa base».
Ce n'est pas l'avis du porte-parole d'Ettakatol, Mohamed Bennour, qui considère que la création d'une telle coordination s'était faite «en dehors de tout cadre légal».
M. Bennour a critiqué, notamment, «des tentatives visant à ternir l'image du parti et à le déstabiliser», affirmant qu'«Ettakatol s'en tient à son statut et s'emploie à régler les problèmes par le dialogue, malgré les divergences de vues».
Au-delà de cette langue de bois qui ne convainc plus personne, Ettakatol vit une grave crise avec de nombreux départs enregistrés au cours des derniers douze mois, notamment de députés élus sur des listes Ettakatol, qui ont rejoint d'autres partis ou ont préféré prendre leurs distances vis-à-vis d'un parti qui a tourné le dos à se principes et s'est fourvoyé dans un rôle de simple satellite d'Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir.
Confession d'un «takattoliste» désenchanté: «Tout se manigance désormais entre cinq ou six personnes dans une villa à Gammarth (par allusion à la maison de Ben Jaâfar, Ndlr), dans l'exclusion des instances élues du parti. La direction veut éviter de faire face aux critiques des cadres du parti qui n'est pas d'accord avec les décisions de M. Ben Jaâfar».
I. B.