Les noms du député Habib Ellouze et d'Oussama Ben Salem, membre du Conseil de la Choura d'Ennahdha, figurent dans le carnet d'adresses de l'homme d'affaires Fathi Damak, en prison pour trafic d'armes.
C'est Ramzi Bettibi, ancien journaliste et investigateur du blog ''Nawaat.org'' qui a dévoilé, lundi, lors d'un entretien accordé à Hager Ben Cheikh Ahmed dans l'émission ''Hadith Fessiyassa'' sur Express FM, de nouvelles données concernant l'assassinat de Chokri Belaïd et l'existence d'un appareil sécuritaire parallèle au sein du ministère de l'Intérieur lié directement au parti Ennahdha.
«Lors de la visite de sa famille en prison, au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd, Fathi Damak a dit: ''Ils l'ont fait!''... Puis, il a demandé d'être entendu par le juge d'instruction chargé de cette affaire d'assassinat. C'était le 20 février. En vain. Car il n'a pas été entendu et, depuis cette date, il a été placé dans une cellule d'isolement, qu'il n'a quittée qu'il y a 2 ou 3 jours», a raconté Ramzi Bettibi.
le journaliste poursuit: «J'ai consulté le carnet de notes de l'homme d'affaires qui notait tout, surtout ses rendez-vous ou rencontres avec des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR). Parmi les noms notés, ceux du député nahdhaoui Habib Ellouze, d'Oussama Ben Salem, membre du Conseil de la Choura d'Ennahdha (fils du ministre de l'Enseignement supérieur et patron de Zitouna TV), ainsi que ceux de Samir Ben Youssef, Zouheïr Ben Fadhl, tous deux appartenant aux LPR».
«Les enfants du cheikh»
Ramzi Bettibi, témoin protégé par des gardes du corps mis à sa disposition par le ministère de l'Intérieur, a demandé aux autorités ainsi qu'au juge d'instruction de convoquer certaines personnes pour les auditionner sur l'assassinat de Chokri Belaïd. Ils appartiendraient à un appareil sécuritaire parallèle au sein du ministère de l'Intérieur. Le journaliste a parlé aussi d'un corps de sécurité à l'aéroport de Tunis-Carthage mystérieusement appelé «Les enfants du cheikh».
Quel cheikh? Et quelle est leur tâche dans un endroit aussi stratégique? Pourquoi le juge d'instruction tarde-t-il à prendre note de ces déclarations et à demander d'auditionner les personnes concernées? A-t-il vraiment les coudées franches?
Z. A.