Ridha Belhaj Ettahrir«Pour aller au jihad en Syrie, les candidats sont priés d'appeler les représentants de Jibhat Ennosra en Tunisie au 71.345.949 ou au 21.430.700», précise un appel lancé sur les réseaux sociaux. Au bout du fil : Ridha Belhaj, chef du parti Ettahrir.

L'hebdomadaire ''Akher Khabar'' s'est seulement contenté de publier l'annonce du groupe jihadiste Jibhat Ennosra partagée sur les réseaux sociaux. «Pour aller au jihad en Syrie...., prière de contacter Fathi Bounasri, à la Mornaguia, qui s'occupera des formalités du voyage en Syrie monnayant 1.000 dollars et qui payera les frais. Pour ce, il faut avoir un passeport valable de 6 mois au moins, un extrait de naissance et 10 photos...», lit-on dans l'annonce.

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Nos collègues d'''Assabahnews'' ont fait le reste en appelant les deux numéros. La surprise fut grande. Car, au bout du fil, Ridha Belhaj, secrétaire général du parti islamiste radical Ettahrir.

«Je vais porter plainte contre ce journal. Je n'ai aucun lien avec le jihad en Syrie et le Front Ennosra n'a pas besoin de jihadistes tunisiens», a-t-il réagi. Et de s'emporter contre les personnes qui mènent une campagne contre lui.

Les appels au gouvernement pour retirer l'autorisation à ce parti et poursuivre son chef en justice se multiplient sur les réseaux sociaux.

Des parents de jeunes jihadistes partis en Syrie n'ont cessé de dénoncer publiquement (en les nommant) des associations, des personnes et des réseaux qui font le bourrage de crâne à leurs enfants avant de les expédier en Syrie.

Le ministre des Affaires religieuses Noureddine Khademi a été lui-même pris en flagrant délit en train d'appeler au jihad. Le gouvernement n'a pas réagi. Et le parti islamiste Ennahdha (au pouvoir) fait semblant de n'en rien savoir.

La ficelle est trop grosse. Mais quand on connaît le degré d'engagement du Qatar et de l'Arabie saoudite dans le financement du jihad en Syrie et les relations privilégiées liant le chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi et même le président provisoire de la république Moncef Marzouki à ces deux pays, tout s'éclaire...

Ennahdha et M. Marzouki n'ont-ils pas organisé, à Tunis, au début de l'année dernière, la première Conférence internationale des Amis de la Syrie visant à accélérer la chute du régime de Bachar Al-Assad? La Tunisie n'a-t-elle pas été, à l'initiative de M. Marzouki, le premier pays à avoir rompu ses relations diplomatiques avec la Syrie?

Z. A.