Moncef Marzouki a appelé aujourd'hui à la dissolution des Ligues de la protection de la révolution (LPR) «s'il s'avère qu'elles constituent vraiment une milice», s'est-il empressé de préciser. Comme pour se rattraper aux yeux de ses «employeurs» nahdhaouis...

Sans être totalement convaincu du danger que constituent ces LPR, impliquées dans des violences uniquement dirigées contre les partis de l'opposition, le président (heureusement) provisoire de la république a appelé, aujourd'hui, à leur dissolution s'il «s'avère que les membres des LPR ont vraiment commis des violences», dans un discours prononcé à l'occasion de la 57e Fête de l'Indépendance.

Moncef Marzouki et le Congrès pour la république (CpR), parti dont il est le fondateur et président d'honneur, ainsi que le mouvement Wafa, représenté par Abderraouf Ayadi, ont souvent appelé les LPR à continuer à défendre, à leur manière, la révolution. M. Marzouki a même invité, il y a quelques mois, des représentants des LPR à Carthage.

Il n'y a pas longtemps, M.Marzouki recevait à Carthage Recoba (à droite) et ses camarades des "Ligues de protection d'Ennahdha et du CpR"! Qu'est-ce qui a changé? 

Hier, le rapport sur les violences du 4 décembre devant le siège de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a affirmé que les LPR et des membres d'Ennahdha, parti au pouvoir, ont attaqué les syndicalistes qui s'apprêtaient à célébrer l'anniversaire de la mort de leur leader Farhat Hached.

Un autre rapport a confirmé l'implication, en novembre dernier, des membres des LPR, du bureau d'Ennahdha et de celui du CpR de Tataouine dans l'assassinat de Lotfi Naqdh, président de l'Union des agriculteurs et coordinateur à Nida Tounes dans la région.

Le bureau des LPR du Kram est, par ailleurs, accusé aussi d'avoir attaqué plusieurs sièges de Nida Tounes et d'Al-Jomhouri et empêché plusieurs meetings, dont celui organisé par le martyr Chokri Belaïd au Kef, trois jours avant son assassinat.

Z. A.