Le prédicateur Béchir Ben Hassen s'oppose fermement à l'indépendance des mosquées et avertit le gouvernement contre toute loi sur les mosquées. Ses adeptes s'en occuperont, avertit-il.
Le prédicateur salafiste wahhabite Béchir Ben Hassen, qui intervenait, hier, sur Shems FM, a appelé les médias et non-pratiquants à ne pas se mêler des mosquées. Car, selon lui, les mosquées sont l'affaire exclusive des imams.
L''appel à l'indépendance des mosquées fait suite aux appels à la haine enregistrés lors de certains prêches et aux témoignages sur l'utilisation de ces lieux de culte pour le recrutement de jihadistes tunisiens pour la Syrie, l'Irak et le Mali, un véritable business juteux dans lequel sont impliquées des prédicateurs extrémistes et des associations islamistes.
«Nous sommes les mieux placés pour parler des mosquées. Et nous allons continuer nos discours et prêches sur les affaires sociales, économiques et politiques en général sans nous allier à aucun parti. Sinon, nous allons revenir à l'époque de l'avant 14 janvier 2011. Nous ne sommes pas, comme vous le voulez, des moines et les mosquées ne seront jamais des églises, qui se contentent des prières et des ablutions», a lancé Béchir Ben Hassen.
Le prédicateur a indiqué que les mosquées sont des espaces dédiés aux discours sur les affaires publiques. Ses partisans, a-t-il dit, sont des intellectuels, des ingénieurs, des médecins. Il ne faut donc pas que les médias les sous-estiment et les considèrent comme des ignorants, a-t-il ajouté.
Interrogé à propos du jihad des Tunisiens en Syrie, Béchir Ben Hassen a précisé qu'il y est opposé parce que le pays a besoin de tous ses enfants. «Je suis contre. Même si le jihad est conseillé, il faut une autorisation parentale avant que les jeunes quittent le pays. Puis, je me demande: après la fin de la guerre, dans quel état, vont revenir ces jeunes dans le pays?», s'est-il inquiété.
Z. A.