Grâce présidentielle Tunisie Vingt-trois ressortissants libyens, détenus dans des prisons tunisiennes, ont bénéficié, la semaine dernière, de la grâce présidentielle, à l'occasion du 57e anniversaire de l'Indépendance.

C'est ce qu'a rapporté, dimanche, le site libyen ''Libya Herald''. Ces graciés libyens, dont l'identité n'a pas été révélée, «sont des criminels ordinaires et la plupart d'entre eux purgeaient des peines pour trafic de drogue» a précisé M. Taha Chaqchouqi, un haut responsable du Groupe libyen pour le rapatriement des prisonniers libyens (Glrpl), ajoutant qu'il y a encore plus d'une centaine de détenus libyens dans les prisons tunisiennes.

Le Glrpl, actuellement en négociation avec les autorités tunisiennes, plaide auprès de Tunis pour que ces prisonniers soient transférés en Libye afin qu'ils y purgent le restant de leurs peines d'emprisonnement.

Les pourparlers sont pour l'instant bloqués, selon M. Chaqchouqi, en raison de l'épineuse question des amendes qui ont été infligées à ces contrevenants libyens et dont les autorités tunisiennes exigent le paiement avant leur extradition. «Certaines de ces pénalités représentent des sommes exorbitantes», explique Chaqchouqi.

Le ''Libya Herald'' rappelle que la grâce présidentielle de prisonniers libyens de la semaine dernière était la cinquième du genre, depuis le début des révolutions des deux pays. La Tunisie a déjà gracié des prisonniers libyens à quatre reprises auparavant: à l'occasion des fêtes de l'Indépendance et de la République, l'an dernier, ainsi qu'à l'occasion des deux derniers Aïds.

Il ne nous semble pas avoir lu, la semaine dernière, dans les communiqués de la présidence et du ministère de la Justice, que la grâce exceptionnelle de Moncef Marzouki comprenait également des prisonniers libyens. Qu'on nous corrige, si on se trompe.

Les Tunisiens sont en droit de tout connaître sur ces transferts de prisonniers libyens, car ils peuvent être «politiques» et impliquer certaines «transactions» peu recommandables...

Ces extraditions – et c'est le nom que l'on donne à ce genre d'opérations – méritent donc d'être transparentes, car il y en a eu une, très controversée, que les Tunisiens ne sont pas prêts d'oublier, celle de Baghdadi Mahmoudi...

A l'époque, souvenons-nous, de nombreuses interrogations suscitées par cette extradition de l'ancien Premier ministre libyen sont restées sans réponses.

Moncef Dhambri