Y-a-il un lien entre la demande du dossier du martyr Chokri Belaïd, avant le 6 février, au ministère de l'Intérieur, par un leader d'Ennahdha, et l'assassinat du leader de gauche? Une commission a été chargée de faire la lumière sur cette question.
Selon Zied Lakhdhar, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), la demande au ministère de l'Intérieur d'un dirigeant d'Ennahdha du dossier de Chokri Belaïd «pour chercher des éléments pouvant l'accuser d'avoir été un Rcdiste ou pour lui trouver une autre inculpation, la veille de son assassinat, n'est pas un hasard», a-t-il déclaré sur Shems FM.
Il est à rappeler, à ce propos, que le député nahdhaoui Habib Ellouze avait accusé ouvertement sur Mosaïque FM Chokri Belaïd d'avoir été un informateur de la police politique de Ben Ali. Ce à quoi le défunt a répondu: «Je défie le cheikh des menteurs, dont le parti contrôle aujourd'hui le ministère de l'Intérieur, d'apporter la moindre preuve attestant ses affirmations».
Selon M. Lakhdhar, le fait que le juge d'instruction ait aussi refusé d'auditionner l'homme d'affaires Fathi Damak – accusé de trafic d'armes– dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd est un autre élément prouvant que l'assassinat a été prémédité et programmé.
Le nom de Chokri Belaïd avait été prononcé dans un enregistrement vidéo de Fathi Damak discutant avec des éléments proches d'Ennahdha de projets d'assassinats de leaders politiques, d'hommes d'affaires et de journalistes.
Une commission d'enquête a été constituée pour recueillir toutes les informations sur l'affaire, a encore indiqué le camarde du martyr.
Z. A.