''Nawaat.org" révèle des faits troublants à propos d'un corps de sécurité à l'aéroport de Tunis-Carthage aux ordres du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), dirigé par un personnahge louche: Abdelkérim Laâbidi.  

Après les déclarations télévisées du journaliste Zied El-Hani à propos de l'existence d'un corps de sécurité parallèle au ministère de l'Intérieur et d'une unité spéciale dans les aéroports tunisiens, tous deux liés directement au parti islamiste Ennahdha au pouvoir, son collègue de Nawaat.org'' Walid Mejri a enquêté sur le sujet en se basant sur plusieurs changements survenus à l'aéroport de Tunis-Carthage, devenu selon lui sous le contrôle du parti Ennahdha et non de l'Etat tunisien.

Le journaliste a creusé dans le passé de Abdelkérim Laâbidi, le nouveau maître de ces unités parallèles, et relevé une série d'abus à l'aéroport de Tunis-Carthage où il sévit.

Qui est Abdelkérim Laâbidi ?

Selon le journaliste, qui affirme détenir des documents attestant ses allégations, Ennahdha a mis ses hommes pour contrôler l'aéroport tunisois. Parmi eux, Abdelkarim Laâbidi dont le passé «est flou avec notamment des auditions en 2006 à propos d'un trafic de devises ayant lien avec le milieu de la boxe et un long séjour à Dubaï».

Abdelkerim Laabidi, l'oeil d'Ennahdha à l'aéroport de Tunis-Carthage.

Ce simple agent porté rapidement au pinacle pour devenir le numéro un des unités de la sécurité de l'aéroport paraît, selon notre confrère, un personnage «louche», surtout après avoir vu la mutation collective rapide des officiers de l'unité de sécurité chargée de la protection de l'aéroport et leur remplacement par d'autres moins compétents et n'ayant effectué qu'un stage très court à la caserne de Bouchoucha.
Suite à ce mouvement effectué sous la direction de M. Laâbidi, le syndicat des agents de l'aéroport a lancé un cri d'alarme, le 7 mai 2012, Résultat : son secrétaire général, Issam Dardouri, a été suspendu de son travail et par la suite incarcéré pour un bout de temps.

Des abus à l'aéroport

Lors de cette enquête, une série d'abus a été enregistrée, comme l'entraînement aux arts de combat d'une autre unité à l'aéroport, le départ de combattants tunisiens pour la Libye, sous la férule du dirigeant jihadiste libyen Abdelhakim Belhaj, aperçu à plusieurs reprises à Tunis, le contrôle des leaders de l'opposition, d'hommes d'affaires et autres par une unité spéciale qui informe Laâbidi de leur destination avant de partir en voyage, l'accueil de Abdelmoneêm Halima (alias Abou Béchir), un Anglais d'origine syrienne, soupçonné d'avoir été derrière des attentats en Syrie..., et la liste des abus est longue.

Le journaliste Walid Mejri a rencontré Abdelkerim Laâbidi et l'a confronté à des témoignages, des abus déplorés par des employés de l'aéroport, etc. Le chef de l'unité de la protection de l'aéroport a commencé par démentir tout en bloc. Mais, après avoir été confronté à quelques documents en possession du journaliste, il a changé de stratégie en prétendant que des personnes, à l'aéroport, travaillent contre lui et font tout pour nuire à son image.

Au terme de son enquête, le journaliste a lancé un appel au procureur de la république pour qu'il ouvre une enquête sur ce qui se trame à l'aéroport de Tunis-Carthage.

Z. A.