Le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, et le président de l'Assemblée nationale constituante (Anc) Mustapha Ben Jaâfar se tournent vers les médias du Moyen-Orient pour défendre Ennahdha et s'attaquer à l'opposition. A qui mieux-mieux?
Ayant beaucoup perdu de leur crédibilité auprès de la majorité des médias tunisiens, Moncef Marzouki – qui, selon le député Samir Ettaïeb, choisit les journalistes susceptibles de lui servir la soupe avec des questions ciblées – et Mustapha Ben Jaâfar – grand muet devant l'Eternel – ont trouvé dans les médias étrangers un espace pour caresser leurs «employeurs» nahdhaouis dans le sens du poil et insulter l'opposition.
M. Marzouki n'est pas allé par quatre chemins pour insulter les médias de son pays, faire de la publicité pour le parti islamiste Ennahdha qualifié de «sage et modéré» et menacer de «pendaison» les opposants à Ennahdha.
Pour ne pas demeurer en reste dans ce festival de complaisance à l'égard d'Ennahdha et d'hostilité envers ses opposants, Mustapha Ben Jaâfar s'est empressé de s'attaquer, lui aussi, dans une interview à ''Acharq Al Awsat'', à Nida Tounes, principal parti d'opposition.
«Ce parti, qui contribue au retour des Rcdistes et de la contre-révolution n'a d'autre programme que d'insulter Ennahdha. Alors que ce parti va non seulement gagner les prochaines élections mais avec un raz-de-marée et fera mieux qu'en octobre 2011», a-t-il dit.
C'est fort de cette conviction - sans doute partagée par Marzouki - que M. Ben Jaâfar est devenu encore plus carpette vis-à-vis d'Ennahdha. Ne pouvant compter sur son propre parti, Ettakatol, vidé de ses cadres et en perte de vitesse, il compte désormais sur un coup de pouce d'Ennahdha pour espérer rester en selle après les prochaines élections. Il pourra, bien sûr, espérer...
Reste que la ficelle est trop grosse et l'ancien opposant à Ben Ali tombe aujourd'hui bas, très bas. Il n'honore pas les membres de son parti et désohnore ses électeurs qui l'ont cru quand il disait, la main sur le coeur, qu'il ne fera jamais alliance avec Ennahdha.
Commencer son parcours politique comme opposant à Bourguiba et le terminer comme valet d'Ennahdha : Ben Jaâfar aurait pu mieux faire.
Z. A.