Ridha Belhaj EttahrirLe secrétaire général d'Ettahrir a déclaré que la vie politique en Tunisie ne sera possible que par «le retour à la religion et l'affranchissement du pays du joug du colonialisme capitaliste occidental».

Ridha Belhaj, leader d'un parti islamiste extrémiste, qui parlait lors d'une conférence de presse, samedi, au Palais des congrès, à Tunis, a estimé, que la situation dans le pays est le résultat de problèmes locaux et internationaux et se caractérise par «l'ingérence étrangère dans les affaires du pays».

Tout en mettant au défi «les parties concernées de dévoiler la vérité sur l'affaire de l'assassinat du dirigeant du Front populaire Chokri Belaid», sans nommer ces «parties concernées», Ridha Belhaj a indiqué que le parti Ettahrir proposera «une charte à l'usage des journalistes et des hommes politiques», destinée à mettre le pays à l'abri de ce qu'il a appelé «les procédés méthodiques de trahison et ceux consistant à se mettre à la solde de l'étranger».

Il a affirmé que son parti œuvre pour que «la souveraineté soit celle de la chariâ et que le pouvoir revienne à la oumma islamique, sur la base de la choura».

M. Belhaj, qui considère l'indépendance du 20 mars 1956 comme une «grande mythification» et l'acte fondateur d'une «nouvelle colonisation», a appelé à ce que soit révélée la teneur du Traité de l'Indépendance, porteur selon lui de «scandales» impliquant la collusion de leaders historiques avec le colonialisme français.

M. Belhaj a encore déclaré que le pays vit désormais «à l'heure de la oumma islamique» qui, dit-il, «sonnera le glas de la laïcité honnie», assurant que le parti Ettahrir continuera de se battre pour l'avènement du système du califat, «seule voie pour sortir de l'état de déliquescence» actuel de la nation islamique.

Le secrétaire général du parti Ettahrir a, d'autre part, mis en garde contre ce qu'il appelle «la présence pas du tout innocente dans le pays de nombreuses associations caritatives» dont le dessein, a-t-il dit, est de «torpiller la révolution tunisienne».

De son côté, le chef du bureau politique du parti Ettahrir, Abderraouf Amri, a présenté, au cours de la même conférence de presse, les fondements de l'action et des idées politiques du parti. Il a déploré que les gouvernants de la Tunisie «gardent le mutisme» sur bien de richesses du pays pour, dit-il, «laisser l'Occident colonialiste les saigner à blanc».

I. B. (avec Tap).