9avril 4 510 membres de la commission d'enquête sur les incidents du 9 avril 2012 ont annoncé, vendredi, leur démission, dénonçant «le manque de coopération du gouvernement» à ce sujet.

Les démissionnaires sont Lazhar Chamli, Iyad Dahmani, Aymen Zouaghi, Khemaies Ksila, Samia Abbou, Selma Mabrouk, Slim Ben Abdessalem, Souheir Dardouri, Nadia Chaâbane et Nômen Fehri.

Le 9 avril 2012, des manifestants pacifiques ont été tabassés par des agents de police épaulés par des individus en civil parmi lesquels ont été identifiés des militants d'Ennahdha et de ses fameuses milices, les Ligues de protection de la révolution (LPR). Une commission d'enquête sur ces événements a été constituée au sein de l'Assemblée nationale constituante (Anc), qui n'a jamais vraiment commencé son travail.

Un an plus tard, les démissionnaires ont estimé, dans un message adressé à la présidence du bureau de l'Anc, que ladite commission a essuyé un «échec cuisant» dans l'accomplissement de sa mission.

Ils ont fait état de l'absence de mécanismes juridiques leur permettant de s'acquitter pleinement de leur travail d'investigation pour révéler la vérité et déterminer les responsabilités.

Le vice-président de la commission Nômen Fehri a imputé au gouvernement la responsabilité de l'échec de la commission dans la détermination des responsabilités lors des incidents survenus, à l'occasion du 74e anniversaire de la fête des martyrs, accusant la présidence de l'Anc d'avoir une part de responsabilité dans cet échec.

«Face au manque de coopération de l'ancien ministre de l'Intérieur Ali Lârayedh», M. Fehri a formé l'espoir de voir le nouveau ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, assumer ses responsabilités à ce sujet, faisant remarquer que la décision de démission vient réaffirmer la volonté des démissionnaires de ne pas contribuer à induire l'opinion publique en erreur concernant ces événements.

I. B. (avec Tap).