Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), affirme avoir reçu, depuis vendredi, plusieurs menaces de mort sur sa page Facebook officielle.
«Vous avez osé empêcher qu'on donne les repas aux malades, espèce de pédé, alors que vous êtes incapable de défendre même vos femmes, je m'adresse à vous et à vos camarades, devenus militants de la dernière heure alors que vous aviez tous été bercés dans les giron des prostituées et pour cela vous méritez une balle entre les yeux et vos proches payeront bien après la facture», menace un internaute dans un post mis sur la page de M. Cheffi.
L'internaute fait ici allusion à la grève dans les hôpitaux Hédi Chaker et Farhat Hached à Sfax, organisée sous l'égide l'Ugtt.
Et, surtout, au fait que les grévistes ont empêché, vendredi, un groupe de citoyens de faire entrer des repas pour les malades.
Conséquence: les agents travaillant dans les cuisines de l'hôpital Hédi Chaker et l'hôpital Farhat Hached à Sfax ont été agressés par des inconnus.
Le gardien de l'hôpital Hedi Chaker, qui a empêché les gens d'accéder à l'établissement, a été à son tour agressé et c'est grâce à l'intervention de la police qu'il a pu être sauvé, mais il s'en sort quand même avec plusieurs traumatismes et une fracture à la jambe.
Les grévistes accusent des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR) et autres personnes cagoulées proches d'Ennahdha d'avoir commis cette agression.
Suite à cette agression, un rassemblement de la famille du gardien a eu lieu samedi devant le siège du gouvernorat où la police a fait usage de bombes à gaz pour les disperser.
Le premier jour de la grève, plusieurs associations islamiques ont appelé via les réseaux sociaux de transporter des plats aux malades et les agents en grève les ont empêchées.
Le 6 avril, lors d'une conférence de presse, les membres de l'Ugtt ont donné plus de détails à propos de l'agression du 4 décembre dernier de leur siège et l'implication directe des LPR et des certains membres d'Ennahdha dans cette agression.
Sur les pages Facebook des LPR, des appels ont été lancés pour se mobiliser et donner une leçon exemplaire à l'Ugtt.
Les agressions dans les hôpitaux Hédi Chaker et Farhat Hached et les menaces à l'encontre de Samir Cheffi doivent être inscrites dans ce contexte tendu.
Z. A.