Meeting Nida Tounes à Gafsa

Les responsables de Nida Tounes ont accusé «le gouverneur de Gafsa et des partis politiques» d'avoir tenté d'empêcher la tenue de leur meeting, dimanche, au fort de Gafsa (sud-ouest).

Le meeting, présidé par Béji Caïd Essebsi, leader du parti, s'est déroulé au milieu d'importantes mesures de sécurité. Et pour cause : un groupe de contestataires, proches du parti islamiste Ennahdha, a essayé d'en empêcher la tenue, en scandant des slogans contre ce parti de centre-gauche, crédité par les sondages du plus haut taux d'intention de vote, et son président, désormais en tête des personnalités les plus populaires en Tunisie, et en jetant des pierres sur les deux entrées du lieu de la réunion.

Caid Essebsi Gafsa

Hafedh Caïd Essebsi, Béji Caïd Essebsi, Taïeb Baccouche et Lazhar Akremi.

La police protège le meeting

Les forces de sécurité intérieure avaient pris position sur place, tôt le matin, et installé des barrières métalliques. Les différentes unités ont reçu d'importants renforts et se sont déployées sur tout le pourtour du fort. Elles ont utilisé le gaz lacrymogène, pour disperser les contestataires et les empêcher de dépasser les barrières métalliques et d'entrer à la réunion. Cinq agents ont été blessés lors de ces incidents et ont été soignés à l'hôpital régional de la ville, ont indiqué des sources sécuritaires et de l'hôpital, à l'envoyée de Tap à Gafsa.

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Le meeting s'est déroulé au milieu d'importantes mesures de sécurité.

Dans son discours, M. Caïd Essebsi a indiqué que «la tenue de cette réunion à Gafsa, constitue un défi que nous avons relevé», adressant un message au gouverneur de Gafsa pour lui rappeler «qu'il est le gouverneur de la nation et non du parti Ennahdha», par allusion aux actes de violence et aux tentatives d'empêcher la tenue du meeting.

Il a affirmé que sa venue dans la région vise à entrer en contact avec les citoyens et à discuter avec eux de la situation à Gafsa et dans le pays, considérant que le climat général en Tunisie «n'est pas bon et n'a jamais était de la sorte, jusqu'à aujourd'hui». Et de préciser que son parti est «celui de tous et n'est pas un parti d'élites, puisqu'il regroupe des Destouriens, des gens de gauche et des indépendants», soulignant que Nida Tounes «entreprend, aujourd'hui, une lutte qu'il va gagner et qu'il va aller de l'avant, pour la réalisation de l'unité nationale, loin de toute exclusion».

Caid Essebsi et Adnene Hajji

Béji Caïd Essebsi reçoit Adnene Hajji, leader syndicaliste du bassin minier de Gafsa. 

Mettre fin à la marginalisation de Gafsa

M. Caïd Essebsi a mis en exergue les contributions de la région de Gafsa et de ses hommes dans le mouvement de libération nationale et dans la lutte armée contre la colonisation, estimant que la révolte du bassin minier en 2008 est la première étincelle qui a menée à la révolution du 14 janvier 2011.

De même, M. Caïd Essebsi a évoqué la marginalisation dont souffre la région, précisant que son parti a préparé un programme pour la promotion de toutes les régions du pays, dont le gouvernorat de Gafsa. Ce programme sera discuté avec les habitants de la région.

Béji Caïd Essebsi a souligné, par ailleurs, la nécessité d'accélérer la réalisation de la route Gafsa-Tunis et la reprise de l'activité de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) en tant qu'importante entreprise nationale et l'un des piliers de l'économie nationale et régionale.

A la suite de ce meeting, Nida Tounes a organisé une conférence de presse dans un hôtel de Gafsa, au cours de laquelle le membre du bureau exécutif et porte-parole officiel du parti, Lazhar Akremi a déclaré que «la tenue de réunions est un droit pour son parti, qui n'attend d'autorisation de personne pour l'exercer», affirmant que «malgré les tentatives de mobilisation des gens contre ce meeting, le parti a réussi à le tenir».

Questionné sur les responsables des tentatives d'empêcher la tenue de cette réunion, il a avancé que «le gouverneur de Gafsa et des partis politiques» qu'il n'a pas cités, «ont procédé à la mobilisation de certains individus, mené des contacts et menacé des gens pour les empêcher d'être présents à ce meeting».

Source : Tap.