9avril 4 5Un an après les violences de la police contre les manifestants, le 9 avril 2012, le chef du gouvernement Ali Lârayedh a affirmé qu'il y a pas eu un seul blessé lors de ces violences. Selon lui, le dossier est clos.

«Il n'y a pas eu de blessé, à part un agent de police, et pas un seul mort lors des évènements du 9 avril 2012», a affirmé, aujourd'hui, aux médias, le chef du gouvernement et ancien ministre de l'Intérieur.

C'était lors de la commémoration à Sejoumi, à la lisière ouest de Tunis, du 75e anniversaire des événements du 9 avril 1938.

Ali Lârayedh a ajouté que «l'affaire a été classée après que le ministère ait longuement enquêté sur le sujet en décryptant toutes les vidéos, photos et enregistrements avant de les donner, dès avril 2012, aux parties concernées».

Quid des vidéos où l'on voit des militants d'Ennahdha prêter main forte aux policiers et agresser les manifestants, dont certains ont été identifiés et leurs noms divulgués par les médias?

Quid des éléments pro-Ennahdha qui ont avoué, sur les plateaux de télévision, avoir agressé certains manifestants, en regrettant de n'avoir pas pu en agresser davantage?

Et les 10 députés, membres de la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les dépassements enregistrés ce jour-là, qui ont démissionné la semaine dernière en évoquant le manque de coopération des autorités sécuritaires, est-ce qu'ils sont tous des... menteurs?

C'est, en tout cas, ce que laisse entendre le chef du gouvernement, qui a pris le ton autoritaire d'un dictateur en herbe pour démentir ce que tous les Tunisiens et Tunisiennes ont vu de leurs propres yeux.

M. Lârayedh, droit dans ses bottes, a poussé le déni de la réalité jusqu'à trancher: «Il ne faut plus revenir sur le sujet car dorénavant, il appartient au passé... Pour nous, le sujet est clos et le dossier a pris trop d'ampleur. Quelques parties sont aujourd'hui en train de l'exploiter politiquement alors que le sujet est sans fondement».

Ali Lârayedh était accompagné du président de l'Assemblée nationale constituante (Anc), Mustapha Ben Jaâfar, et du président provisoire de la république Moncef Marzouki qui ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu.

Lors de cette commémoration, Rached Ghannouchi, chef d'Ennahdha, parti au pouvoir, et Rachid Ammar, chef d'Etat major des 3 armées, étaient parmi les présents.

Z. A.