jegham morjane basly 4 13La création d'un Front destourien, composé de 6 partis de mouvance dite «destourienne», héritère du legs de Bourguiba, a été, officiellement, annoncée, vendredi.

Les partis en question, qui revendiquent l'héritage du Néo-Destour, le parti nationaliste fondé par Habib Bourguiba, en 1934, qui a mené à l'indépendance en 1956, édifié l'Etat tunisien moderne et gouverné le pays jusqu'en 1987, sont Al-Moubadara (l'Initiative) de Kamel Morjane, l'ancien ministre des Affaires étrangère sous Ben Ali, Al-Watan Al-Horr (Patrie libre) de Mohamed Jegham, ancien ministre de l'Intérieur, du Tourisme et de la Défense sous Ben Ali, Al-Mostaqbal (l'Avenir) de Sahbi Basly, ancien ambassadeur en Espagne et en Chine, Al-Liqaa Al-Doustouri (Rencontre destourienne) de Sami Chabrak, Parti de l'Unité et de la Réforme d'Ezzeddine Ben Afia et du Parti de la liberté pour la justice et le développement de Hatem Yahiaoui.

Une déclaration conjointe représentant l'acte fondateur de cette nouvelle alliance a été paraphée par les secrétaires généraux des 6 formations lors de la conférence de presse tenue à cet effet.

Plusieurs anciennes figures marquantes de l'ère bourguibienne étaient présentes à cette cérémonie, notamment Chédli Klibi, Abdelmajid Chaker, Mohamed Sayah ou encore Kacem Bousnina.

Le coordinateur général du Front destourien, Tarak Ben M'barek, a indiqué que cette alliance «confirme la détermination des Destouriens à se positionner dans le paysage politique malgré les tentatives visant à les exclure», eux qui, a-t-il dit, «restent convaincus de devoir concourir à faire sortir le pays de la zone de turbulences politiques».

Les partis ainsi rassemblés soulignent par ailleurs, dans une déclaration conjointe, leur «volonté d'harmoniser leur action, d'unir leurs efforts en faveur du succès du projet centriste réformiste moderniste, de s'employer à assurer la cohésion de leurs rangs et de leurs programmes et de fusionner à terme en un seul parti à même de participer à construire la Tunisie de la démocratie».

Ce front, souligne le même document, «a vocation à assurer la survie de l'entité des Destouriens et à déterminer la position qui doit être la leur sur l'échiquier politique».

Le front fait état, également, de son «attachement à la légitimité et de son engagement à agir comme force de critique du gouvernement en place, et ce dans le respect de la Loi et sur la base du dialogue et du bannissement de la violence».

Pour Mohamed Jegham, président d'Al-Watan Al-Horr, «l'avènement de ce front marque une étape importante vers le retour de centaines de milliers de Tunisiens dans le giron du Néo-Destour fondé par le leader Habib Bourguiba». Il a estimé aussi que «ce front permettra de rétablir l'équilibre lors des prochaines élections». Ce mouvement fédérateur, a-t-il ajouté, est le fruit de «l'appel des Destouriens à se mettre de nouveau ensemble malgré les tentatives récurrentes d'anéantir les partis destouriens et de marginaliser les Destouriens».

«La loi sur l'immunisation de la révolution est en fait une loi d'exclusion destinée à mettre certains noms au ban de la scène politique mais, quoi qu'il advienne, le Front destourien restera», a encore déclaré M. Jegham. Qui a assuré que l'étape suivante, après la création de ce front, sera celle de l'unification des rangs et des programmes en vue de fusionner en un seul parti dans un avenir très proche.

De son côté, Kamed Morjane a indiqué que son parti, Al- Moubadara, sera une partie prenante essentielle dans ce front qui, a-t-il affirmé, reste ouvert aux autres partis destouriens désireux de le rallier. Il a annoncé pour les quelques prochains jours la fusion du parti Al-Moubadara et du parti Al-Watan Al-Horr en un seul et même parti.

I. B. (avec Tap)