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Les Seychelles ont donc accordé l'asile pour la durée d'une année à Sakher El-Matri, répondant ainsi favorablement à sa demande soumise il y a deux mois aux autorités de cet archipel de l'Océan indien.

Un communiqué officiel du département seychellois de l'immigration a annoncé cette nouvelle, tard dans la soirée d'hier, qui a dû remplir d'aise le gendre du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali, et tous les membres de l'ancien clan au pouvoir.

Victoria doute de l'équité de la justice tunisienne

La déclaration des autorités de Victoria ajoute qu'El-Matri et sa famille «ont obtenu un permis de douze mois de résidence aux Seychelles», expliquant également que, bien que la loi seychelloise «ne prévoit pas d'asile politique», cette autorisation de résidence a été délivrée à Sakher El-Matri «parce que les autorités seychelloises sont convaincues que ce dernier ne bénéficierait pas d'un procès équitable», s'il était remis aux autorités tunisiennes.

Victoria persiste, signe et enfonce le clou: «le gouvernement des Seychelles a la certitude absolue qu'en Tunisie, actuellement, toutes les conditions nécessaires ne sont pas réunies pour extrader M. El Materi et pour qu'il bénéficie d'un procès juste et équitable dans son pays».

Qatar-Seychelles : aller-retour

Pour rappel, en décembre 2012, Sakher el-Matri, qui séjournait aux Seychelles, avait été entendu par les autorités de ce pays pour possession d'un passeport diplomatique périmé, avant d'être sommé de quitter immédiatement l'archipel.

En janvier dernier, après cette petite tempête diplomatique, El-Matri est revenu à Victoria et il a déposé sa demande d'asile.

Accusé d'être impliqué dans plusieurs affaires d'escroquerie et de détournement de fonds publics, Sakher El-Matri fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis par la Tunisie.

Réfugié au Qatar, au lendemain de la Révolution, il avait été invité à quitter ce pays, en septembre 2012.

A présent, avec ce permis de séjour d'une année dans ces îles paradisiaques, le sort d'El-Matri et de sa famille «se stabilise», du moins momentanément.

Et il reste à notre diplomatie de démontrer la force de ses arguments pour convaincre le petit Etat seychellois de remettre à la Tunisie cette personne infréquentable pour qu'elle rende des comptes à la justice tunisienne.

Cette extradition aurait, sans nul doute, un effet bénéfique: elle pourrait convaincre, par exemple, les Saoudiens de faire autant avec Ben Ali et Leila Trabelsi.

La réussite de notre diplomatie se mesurera à pareils succès... Un petit chèque par-ci et un petit yacht par-là ne représentent qu'une maigre pitance.

M. Chahla