Le parti de l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi veut créer des liens plus forts et plus réguliers avec les médias pour discuter de la situation dans le pays et des moyens de faire réussir la transition en cours.
Par Yüsra N. M'hiri
Nida Tounes a tenu son premier petit-déjeuner débat de presse, dans un hôtel de la capitale. La discussion a porté sur les différents sujets d'actualité, dans une ambiance conviviale.
Aux côtés de Lazhar Akremi et Aida Klibi, le porte-parole et la chargée de la communication, il y avait aussi des membres du bureau exécutif du parti, tous disponibles pour répondre aux questions.
Les 9 démissionnaires de Kairouan
Dans un premier temps, Lazhar Akremi a confirmé la démission des 9 membres du parti à Kairouan, suite à un désaccord à propos de l'annulation du meeting du parti prévu dimanche dernier dans la capitale des Aghlabides. Ces démissions ne semblent pas inquiéter M. Akremi qui dit, tout sourire: «C'est de leur droit de partir... Nous comptons un grand nombre d'adhérents. Les départs ne déshabilleront pas le parti» (sic !).
Ensuite, le débat a tourné autour de la violence et de l'insécurité, qui règnent actuellement en Tunisie, et qui risquent d'hypothéquer les chances de succès de la transition politique en cours.
Mme Klibi explique que la violence coupe court à toute communication. Il n'y a plus de débat possible. Elle insiste sur l'urgence de faire cesser ce phénomène nouveau en Tunisie et qui s'aggrave de jour en jour. «Tout est devenu source de violence, même les rencontres avec le public, et les partis ne sont pas épargnés. Nous sommes responsables des personnes qui viennent assister à nos meetings, nous devons assurer leur sécurité, ainsi que celle des parkings où ils garent leurs voitures... Il en va de notre responsabilité», ajoutera-t-elle. Comme pour justifier l'annulation du meeting de Kairouan, après des informations relatives à des préparatifs de groupes extrémistes pour l'empêcher par la violence.
Lazhar Akremi a de sérieuses inquiétudes sur le bon déroulement des prochaines élections, si tant est qu'elles auraient lieu!
Inquiétude sur les prochaines élections
L'inquiétude des membres de Nida Tounes va encore plus loin : la recrudescence de la violence pourraient créer une situation qui rendrait impossible la tenue des prochaines élections, pensent-ils.
M. Akremi expliquera, à ce propos, que la multiplication des dates pour les élections communiquées par le parti au pouvoir n'est pas une garantie que ces élections auront bien lieu. Et d'ajouter : «De toute manière, Ennahdha veut gagner du temps et avance sans vraiment savoir où il va aller, ni où tout cela mènera le pays. Alors, inutile pour eux de fixer une date proche, au mieux, nous voterons en 2014, et encore, rien n'est sûr...».
Interrogé à propos d'une éventuelle alliance entre le parti au pouvoir et Nida Tounes, la réponse de M. Akremi est claire: «Nous pouvons cohabiter sans aucun soucis, mais il n'est pas envisageable de parler d'alliance. Nous pourrons vivre l'un auprès de l'autre, car c'est cela même la démocratie, mais on ne s'alliera pas».
Mme Klibi conclue en soulignant la volonté de son parti de nouer des relations plus fortes avec les média et d'ouvrir, au cours des prochaines rencontres, des débats sur des sujets sociopolitiques.