Des primes de logement et de transport, d'un montant de 7 à 8.000 dinars, ont été accordées aux constituants et une enveloppe d'environ 37.000 dinars à la première vice-présidente de l'Anc, Maherzia Lâbidi.
Cette annonce, qui a été faite, jeudi, à une radio tunisienne, par le constituant Mongi Rahoui (groupe démocratique), a suscité de virulentes contestations de la part de plusieurs députés, lors de la plénière de vendredi consacrée à l'examen du projet de l'instance provisoire de l'ordre judiciaire, ce qui a contraint le deuxième vice-président de l'Assemblée nationale constituante (Anc), Arbi Abid, à lever la séance.
Les déclarations deM. Rahoui ont été fortement dénoncées par des constituants d'Ennahdha, lors de la plénière et dans les coulisses de l'Assemblée.
«Ces déclarations sont irresponsables et servent des intérêts partisans», a estimé le président du groupe Ennahdha Sahbi Atig, sans, bien sûr, démentir le fait que lui et tous ses collègues aient demandé et vont bénéficier – puisqu'ils peuvent légiférer ce qu'ils veulent, et surtout à leur propre profit ! – des sommes indiquées par M. Rahoui.
Faisant preuve d'une solidarité sans faille avec son collègue, Mohamed Hamdi (président du groupe démocratique), a indiqué – très courageusement du reste ! – que les propos de Rahoui n'engageaient pas son groupe parlementaire.
«Je suis conscient de la teneur de mes déclarations et je tiens à informer le peuple de la vérité sur ce qui se passe à l'intérieur de l'Assemblée», a répliqué Rahoui, celui par qui le scandale arrive, à l'agence Tap.
Non content de prolonger un mandat qui aurait dû s'achever le 23 octobre 2012, de se faire payer le double des salaires des élus au temps du dictateur de Ben Ali, de faire durer indéfiniment la rédaction d'une constitution dont les Tunisiens n'attendent plus grand-chose – ils auraient préféré garder celle de 1959 – et de faire perdre un temps fou à la transition politique dans le pays, ces chers élus continuent de se sucrer effrontément sur le dos de leurs malheureux électeurs, qui peinent à joindre les deux bouts face à la hausse des prix.
Merci M. Rahoui d'avoir fait preuve de patriotisme et d'avoir démasqué ces rapaces indignes qui hantent la coupole du Bardo et empêchent leur peuple de décider de son avenir.
M. Rahoui, vous êtes un digne continuateur du combat de feu Chokri Belaid, votre compagnon de combat, lâchement assassiné le 6 février dernier par les forces de la nuit.
I. B. (avec Tap).