dialogue national 4 15Le dialogue national, initié par la présidence provisoire de la république, pourrait avoir pour objectif de marginaliser l'Ugtt et de... faire gagner du temps au gouvernement. Les partis de l'opposition, qui l'ont rejoint, risquent d'être des dindons de la farce.

 

Le dialogue national, initié par la présidence provisoire de la république, qui réunit les partis politiques représentés à l'Anc, a démarré, lundi 15 avril, à Dar Dhiafa à Carthage, à huis clos, et en l'absence de certaines formations politiques.

Ont pris part à ce dialogue des représentants de la troïka au pouvoir (Ennahdha, Congrès pour la République et Ettakatol), quelques partis de l'opposition (Al-Joumhouri, Nida Tounes, l'Alliance démocratique et Al-Moubadara), qui ont été rejoints, quelques jours après, par Al-Âridha Chaâbia.

Le Parti des Travailleurs, le Mouvement Wafa, la Voie démocratique et sociale (Al-Massar) et le Parti des patriotes démocrates unifié (Watad) l'ont cependant boycotté.

Le secrétaire général de l'Ugtt, Houcine Abassi, a affirmé, vendredi, à Kairouan, que son organisation ne rejoindra aucune initiative, appelant, néanmoins, les partis, les organisations et la société civile à participer au deuxième round du dialogue national lancé par la... centrale syndicale.

Les dirigeants de la centrale syndicale reprochent à Ennahdha et au CpR d'avoir boycotté la premier round du dialogue national lancé par l'Ugtt, en octobre dernier, au prétexte que le parti Nida Tounes y participe, alors que ces deux partis participent au dialogue national initié aujourd'hui par la présidence de la république, en présence de Nida Tounes et même d'Al-Moubaradara, parti rassemblant d'anciens Rcdistes (dirigeants de l'ex-parti au pouvoir).

L'Ugtt reproche aussi au président provisoire de la république de reprendre, à son compte, une initiative de l'Ugtt après l'avoir boycottée, dans un premier temps, par son propre parti, le CpR.

La nouvelle initiative, dont on fait une montagne et qui risque d'accoucher d'une souris, pourrait n'avoir d'autre objectif que de marginaliser l'Ugtt et de... faire gagner du temps au gouvernement. Aussi, avec leur enthousiasme naïf, les partis de l'opposition qui l'ont rejointe risquent-ils d'être, de nouveau, roulés dans la farine. Ils en ont maintenant l'habitude, s'ils n'en ont pas fait une vocation.

I. B.