Auditionné, lundi dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, l'homme d'affaires Bahri Jelassi, président du Parti de l'ouverture et de la fidélité (conservateur), plaide non coupable. Et s'en prend à l'opposition en des termes grossiers. 

Invité mardi dans l'émission matinale ''Expresso'' d'Express FM, Bahri Jelassi, fidèle à lui-même, a perdu son sang froid et s'est emporté durant l'interview.

Il a tenté d'expliquer les détails de son audition et de «prouver» son innocence des accusations portées à son encontre, mais il a eu de la peine tout de même à expliquer la présence de l'immatriculation de sa voiture (de marque Passat) sur la fourgonnette retrouvée près du lieu du crime.

M. Bahri a tenté de s'en sortir en disant que, la prochaine fois, des témoins diront avoir vu la voiture de Georges Bush ou celle de Barack Obama près du lieu du crime. Si ce n'est pas une esquive...

Sur les 11 minutes d'interview, M. Jelassi aura consacré une grande partie à s'en prendre aux dirigeants de la gauche, qu'il a qualifiés de «microbes» et «wled hram» (bâtards). Il a cité notamment le défunt Chokri Belaid (qu'il a qualifié de «mécréant»), Ahmed Néjib Chebbi, Béji Caid Essebsi (qu'il a désigné par le diminutif Bajbouj) ainsi que Hamma Hammami (flanqué du prénom «Ahmed»).

Mais son dévolu aura été essentiellement jeté sur Mohamed Jmour du parti Al Watad (de Feu Chokri Belaid): «Ce Jmour, ou je ne sais quoi, est à l'origine de mon accusation. ''Yaâtih jamra fi qalbou'' (littéralement : Qu'une braise atteigne son cœur!) pour nous en débarrasser!», a-t-il crié au micro. Et d'ajouter: «Ça c'est un être humain? C'est un diable qui combat tout ce qui a lien avec l'islam».

M. Jelassi a également déclaré qu'il compte porter plainte contre M. Jmour pour accusations mensongères,  ajoutant qu'il a des choses à révéler lors de l'émission télévisée ''Labes'', mercredi soir, sur Etoounissia TV, à propos de certains leaders de l'opposition de gauche.

Y. N. M.