Le président provisoire de la république Moncef Marzouki est conscient de la nécessité de lever l'état d'urgence «afin que l'armée puisse vaquer à ses occupations essentielles», mais pourquoi tarde-t-il à le faire?

 Une cérémonie officielle s'est tenue, mercredi, au palais de Carthage durant laquelle le président provisoire de la république Moncef Marzouki a décoré les membres de l'équipage de l'hélicoptère qui s'est «déposé» à l'Aouina, le 5 avril dernier, sans faire de victime, ce qui a certainement évité une catastrophe, s'il s'était crashé sur l'autoroute.

Durant cette cérémonie, M. Marzouki a également salué les efforts et le professionnalisme de l'armée tunisienne, qui s'est illustrée en protégeant la révolution du peuple, les frontières du pays et veillé sur le bon déroulement des premières élections ayant redonné aux Tunisiens leur dignité, le 23 octobre 2011.

D'autre part, le président provisoire de la république a affirmé que l'État est pleinement conscient des principales préoccupations auxquelles il doit répondre, notamment la nécessité de lever l'état d'urgence, qui a «consommé des énergies considérables», «afin que l'armée puisse vaquer à son occupation essentielle», qui est la protection du territoire national.

L'armée tunisienne s'est beaucoup donnée, en effet, depuis plus de deux ans et le peuple lui est reconnaissant pour les efforts qu'elle a consentis, malgré les faibles moyens dont elle dispose et que M. Marzouki a reconnu en exprimant la volonté de l'Etat de les améliorer dans les limites de ses possibilités.

Rappelons que l'état d'urgence en Tunisie est en vigueur depuis le 14 janvier 2011, date de la Révolution. Il a été prolongé, le 3 mars dernier, pour une nouvelle période de 3 mois.

L'ancien ministre de la Défense, Abdelkerim Zbidi, avait indiqué, avant sa démission, que l'armée ne pourrait plus continuer à être déployée indéfiniment sur tout le territoire, car les troupes sont fatiguées. Il avait aussi laissé entendre que l'institution militaire n'a pas accueilli avec enthousiasme la dernière décision de prolongation de l'état d'urgence.

Y. N. M.