Fattoum Lassoued, élue d'Ennahdha, défend bec et ongles ses camardes ayant commis un délit en engrangeant un double salaire. Mais selon Bochra Belhaj Hmida, ces députés doivent être poursuivis par la justice et leur place aujourd'hui est la prison et non l'Assemblée.
Le scandale à propos des doubles salaires reçus par certains députés continue à faire des vagues et comme d'habitude, le président de l'Assemblée nationale constituante (Anc), pourtant alerté par Mohamed Abbou, ancien ministre de la Réforme administrative, a fait la sourde oreille.
Depuis l'éclatement de cette affaire d'«escroquerie» – puisqu'il faut appeler les choses par leur nom –, les Tunisiens ignorent encore les noms et le nombre des députés «escrocs».
Invitée jeudi sur le plateau d'Ettounissia TV, dans l'émission ''9 Heures du soir'' de Moez Ben Gharbia, la députée d'Ennahdha Fattoum Lassoued a trouvé les circonstances atténuantes à ses collègues. «Ils ont déjà avoué et cela montre leur bonne foi. Ils ont promis de rembourser ces sommes selon un calendrier d'échelonnement. Leur situation est difficile, je ne vais pas aller jusqu'à dire comme Samir Ben Amor, qu'ils habitent dans des oukalas (logements indécents) mais leur situation est difficile. En tout cas, le fait d'avouer joue bien en leur faveur et ils sont à moitié innocentés», a-t-elle plaidé.
Contrairement à la députée islamiste, l'avocate Bochra Belhaj Hmida, membre du bureau politique de Nida Tounes, a affirmé que, selon la loi, le procureur général doit déjà auditionner les indélicats profiteurs et les poursuivre en justice. «Sinon, le gouvernement doit libérer tous ceux qui ont été jugés pour corruption. Si on cherchait vraiment à appliquer la justice de transition...», a précisé l'avocate.
Mme Belhaj Hmida, avocate de son état, trouve que l'image de l'Assemblée est écornée, et qu'il était temps d'essayer de redorer son blason auprès des citoyens «à qui, ces mêmes députés avaient promis, pendant la campagne électorale, qu'ils allaient les représenter sans jamais toucher un centime», a-t-elle rappelé.
Z. A.