Le Conseil constitutif du parti Al-Aridha Chaâbia (Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement) a décidé, dimanche, la dissolution du parti pour protester contre son «bannissement».
«Les sympathisants d'Al-Aridha refusent catégoriquement d'être des citoyens de seconde zone», lit-on dans une déclaration rendue publique par le Conseil constitutif d'Al-Aridha, à l'issue de sa réunion, samedi, à Tunis.
Dans ce même document, le parti annonce, également, avoir accepté la démission du président du parti Hachmi Hamdi, patron de la chaîne satellitaire Al-Moustaqilla basée à Londres, et son renoncement à toute activité politique en Tunisie, précisant qu'Al-Aridha partage les mêmes arguments avancés par son fondateur et décide, en conséquence, de «boycotter les prochaines législatives».
Ces décisions, explique Al-Aridha, sont motivées par l'interdiction aux détenteurs de la double nationalité – ce qui est le cas de M. Hamdi, de nationalité britannique – de se porter candidat à la prochaine présidentielle ainsi que par le refus de la Commission mixte de coordination et de rédaction de la Constitution de faire mention de l'interdiction de «la migration des élus» d'un parti à un autre (ou «tourisme partisan») dans l'avant-projet de la Constitution.
Al-Aridha ayant perdu, au lendemain des élections du 23 octobre, la majorité de ses élus, qui ont rejoint d'autres formations politiques, justifie, également, ses décisions, par son «exclusion de la scène politique et médiatique».
Le retour du président et des dirigeants du parti à leurs activités politiques passe impérativement par «la levée des restrictions sur la candidature de Hachmi Hamdi à l'élection présidentielle et l'adoption d'une loi interdisant le tourisme partisan», souligne Al-Aridha. Qui appelle aussi l'administration de l'Etablissement de la télévision nationale et les instances gouvernementales «à respecter le parti Al-Aridha, son président, ses dirigeants et ses partisans et à les traiter sur le même pied d'égalité que les autres partis et citoyens tunisiens.»
I. B. (avec Tap).