C'est dans la nuit que les extrémistes religieux se rendent dans les cités populaires pour discuter avec les jeunes et les encourager, moyennant finance et soutien logistique, à partir au jihad en Syrie.
Alors que les parents des jeunes partis au jihad en Syrie se mobilisent pour alerter le gouvernement et lui demander d'intervenir pour faire revenir leurs enfants, des extrémistes religieux – aux services d'officines islamistes wahhabites et saoudo-qataries – continuent d'agir en toute liberté et en toute impunité dans les quartiers populaires pour pratiquer leur bourrage de crânes et inciter les jeunes à répondre à «l'Appel de dieu» (sic !) et partir au jihad en Syrie, au Mali, en Irak et ailleurs.
Le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a affirmé récemment, lors d'une séance plénière à l'Assemblée nationale constituante (Anc), qu'il est «indispensable de mettre fin aux fléaux du terrorisme et du jihad», ajoutant que les activistes religieux, qui recrutent des jeunes pour combattre le régime Bachar Al-Assad, seront poursuivis. On attend toujours l'annonce de ces poursuites
La semaine dernière, le mufti de la république Othman Battikh, a souligné, dans une déclaration aux médias, la nécessité de multiplier les discours contre le jihad en Syrie, qui ne concerne nullement les Tunisiens, car il s'agit d'une affaire interne entre Syriens. «Si le jihad est vraiment nécessaire c'est en Palestine, et si seulement les Palestiniens en fassent la demande», a-t-il expliqué. Ce qui lui a valu des critiques virulentes de la part de certains partis et groupes islamistes proches d'Ennahdha, parti au pouvoir, engagé lui aussi, aux côtés du Qatar et de l'Arabie saoudite, dans la guéguerre anti-Bachar.
Z. A.