«La sécurité de la Tunisie dépend étroitement de celle de l'Algérie, et vice-versa» : cette lapalissade, on la doit à M. Ben Jaâfar, à l'issue de ses discussions, hier, à Alger, avec son homologue algérien.
Hier, Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante (Anc) en déplacement officiel en Algérie, a expliqué, en ses termes, que, dans cette lutte anti-terroriste, les deux voisins, en attendant que d'autres pays de la région nord-africaine se joignent à eux, devraient conjuguer leurs efforts. «La sécurité de la Tunisie dépend étroitement de celle de l'Algérie, et vice-versa», a-t-il déclaré, à la fin de son entretien avec son homologue algérien, Larbi Ould Khelifa.
M. Ben Jaâfar, s'est libéré, mardi, de ses obligations du Palais du Bardo pour porter la casquette diplomatique et, pourrions-nous dire, sécuritaire. L'urgence a dicté cette tâche au président d'Ettakatol: depuis plus d'une semaine, la sécurité du pays est sérieusement menacée, le danger terroriste est devenu une réalité palpable et le sang a coulé.
La situation dans la région maghrébine est marquée par la recrudescence des risques et menaces sécuritaires, de l'émigration clandestine, de la contrebande, du crime organisé et du trafic d'armes, a dit M. Ben Jaâfar.
«Cette situation nécessite la mise en œuvre d'une action commune et d'une coordination sécuritaire entre la Tunisie et l'Algérie ainsi que l'instauration d'une stratégie sécuritaire commune à l'échelle maghrébine», a-t-il ajouté.
Conscient qu'il était de son devoir, en tant que membre de la Troïka, qui nous gouverne depuis plus d'un an et demi, d'assumer sa part de responsabilité dans ce qui arrive à notre pays et de réagir, il a évoqué, avec la partie algérienne, la question de la coordination des efforts de deux pays dans ce combat anti-terroriste. «Nous nous sommes accordés sur le fait que la sécurité de la Tunisie et celle de l'Algérie sont interdépendantes», a-t-il rassuré.
«L'Algérie, qui a traversé une dure épreuve qui a duré dix longues années, est disposée à aider la Tunisie dans ce domaine», a déclaré le président de l'Anc, car «l'Algérie aime la Tunisie», a-t-il ajouté.
«L'Algérie occupe une place prépondérante à l'échelle régionale et bénéficie d'une grande expérience en matière de lutte contre le terrorisme ainsi que d'une connaissance approndie des conflits dans la région du Sahel et du Sahara», a encore dit M. Ben Jaâfar. Et d'ajouter: «Nous comptons sur l'Algérie et nous sommes convaincus qu'elle ne ménagera aucun effort pour renforcer la sécurité régionale et préserver la paix dans la région», rapporte, à ce sujet, un communiqué de l'Anc, publié mercredi.
Comme à l'accoutumée, lorsqu'il quitte son silence et sa «timidité», M. Ben Jaâfar nous gratifie des évidences les plus élémentaires ou, dans le cas présent, trop diplomatiques.
Ce à quoi s'attend la Tunisie déboussolée, et qu'elle est en droit de revendiquer, c'est plutôt la déclaration d'une guerre totale contre toutes ces personnes venues d'ailleurs, les salafistes, les jihadistes, mes wahhabites et autres étrangetés inhumaines et anti-tunisiennes.
A s'être pressé lentement dans la rédaction de la Constitution, à s'être trop occupé des intérêts matériels et financiers des constituants et autres futilités, M. Ben Jaâfar et ses associés de la Troïka n'ont pas vu le danger terroriste venir, ne l'auraient pas vu...
M. Chahla (avec Tap)