Sur les 5.000 mosquées que compte la Tunisie, 4.900 sont sous le contrôle du ministère des Affaires religieuses, a indiqué Noureddine El-Khadmi.

 

Les affirmations du ministre, qui intervenait jeudi, lors de la séance de dialogue avec le gouvernement tenue à l'Assemblée nationale constituante (Anc), consacrée aux mesures arrêtées par le ministère pour stopper le départ de jeunes tunisiens en Syrie, n'ont convaincu personne : d'abord le chiffre de 100 mosquées échappant au contrôle de son département est un bon alibi. C'est le chiffre qu'il avance depuis qu'il a été nommé à son poste, il y a plus d'un an et demi.

Alors de deux choses l'une : ou bien il n'a pas avancé d'un iota dans l'imposition du contrôle de l'Etat sur les mosquées (auquel cas, il devrait présenter sa démission) ou bien il laisse de manière délibérée ces 100 mosquées aux salafistes jihadistes pour qu'ils y mènent leur travail de recrutement pour le jihad en Syrie. Et dans ce cas, il serait en train de se payer la tête des Tunisiens.

Quant on sait que le gouvernement Ennahdha œuvre lui-même avec ses alliés qataris et saoudiens pour la chute du régime de Bachar El-Assad et que le ministre est lui-même accusé d'avoir appelé les jeunes tunisiens, dans un prêche à la mosquée El-Fath à Tunis, au jihad en Syrie, les explication d'El-Khadmi deviennent une insulte pour l'intelligence des Tunisiens.

I. B.