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Cet avertissement a été lancé par Béji Caid Essebsi, vendredi, à l'ouverture des travaux du conseil national du mouvement Nida Tounes.

Evoquant, au début de son discours, la situation politique en Tunisie, le président de Nida Tounes a déclaré: «Sans Nida Tounes, les problèmes du pays ne pourront pas être réglés et nous ne pourrons pas les résoudre à nous tout seuls».

«Nous ne sommes pas sur la bonne voie»

Nida Tounes «n'a pas rejeté le dialogue et refusé de traiter avec le parti au pouvoir», a ajouté M. Caïd Essebsi, soulignant que «la gestion des affaires courantes du pays, dans les meilleures conditions, exige un large consensus et un dialogue entre tous les protagonistes». Or, a-t-il soutenu, «le mouvement Ennahdha, qui ne croit pas au dialogue et ne veut pas traiter avec les autres, a échoué dans la gestion du pays». Pis encore, a ajouté l'ancien Premier ministre, «le parti qui dirige le pays actuellement ne croit pas à l'Etat, au drapeau national, à l'indépendance et à l'émancipation de la femme».

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A la tribune, Taïeb Baccouche, secrétaire général du mouvement.

Evoquant la situation générale du pays, M. Caid Essebsi a fait observer que la crise en Tunisie «persistera en l'absence de dialogue», estimant que le rendement de l'actuel gouvernement «est en deçà des attentes des citoyens, qui ont un sentiment d'insatisfaction face à la montée du phénomène du terrorisme dans plusieurs régions et à la détérioration de la situation économique, en plus du flou politique de la période à venir».

«Nous ne sommes pas sur la bonne voie», a encore lancé Caid Essebsi, faisant douter de la possibilité d'organiser les élections durant la prochaine période vu le retard pris dans la mise en place de l'Instance supérieur indépendantes des élections (Isie) et du code électoral.

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Béji Caïd Essebsi et Taïeb baccouche.

Le terrorisme se développe grâce à Ennahdha

Concernant les évènements de Jebel Châmbi, à la frontière avec l'Algérie, où un groupe de jihadistes s'est réfugié depuis décembre dernier, le président de Nida Tounes a estimé que ce phénomène «ne date pas d'aujourd'hui», notant qu'il n'est pas facile «d'en venir à bout aisément» et précisant que les groupes terroristes ont «fait de la Tunisie une base d'Al-Qaida au Maghreb arabe et entamé l'exécution de la troisième phase de leur agenda, celle des liquidations physiques dans le pays».

La lutte anti-terrorisme aux frontières tuniso-algériennes «ne peut se faire que dans le cadre d'une coopération et d'une coordination entre les deux pays», a jugé M. Caïd Essebsi, considérant que «les terroristes sont arrivés à ce stade après avoir trouvé une grande marge de manœuvre sur le sol tunisien en raison du laxisme de l'Etat dans la gestion de ce phénomène». «Il n'y a plus de confiance entre les citoyens et le gouvernement actuel», a estimé, à ce sujet, le leader de Nida Tounes, mettant en doute l'aptitude de la Troïka au pouvoir à rétablir cette confiance, eu égard notamment à «son bilan décevant».

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Selma Rekik et Béji Caïd Essebsi.

Revenant sur les propos du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui s'exprimait la veille sur les évènements de Jebel Châmbi, estimant qu'ils sont moins graves que ceux de Rouhia il y a deux ans, M. Caid Essebsi a jugé que l'auteur de pareils propos «est en décalage étrange de la réalité». Et d'ajouter: «Rached Ghannouchi ne sait pas que, sous le gouvernement Caid Essebsi, une guerre était menée sur les frontières avec la Libye engendrant 1,3 million de réfugiés».

Cependant, a-t-il dit, «ce conflit n'a pas permis l'entrée d'armes grâce à la vigilance des forces de l'armée et de la sécurité nationales qui se sont acquittées de leur devoir loin de toutes directives», laissant ainsi entendre que ces mêmes forces de l'armée et de la sécurité nationales n'ont pas eu la même réussite sous le gouvernement Ennahdha, faute d'instructions claires et de détermination politique de lutter contre les réseaux terroristes.

I. B. (avec Tap).