touhami abdouli 5 13«Après une expérience négative avec les islamistes, les Tunisiens ne se laisseront pas mordre une seconde fois par Ennahdha, qui n'aura plus de place dans un Etat civil», pense Touhami Abdouli, membre du bureau politique d'Ettakatol.

Dans une tribune publiée dimanche par ''Asharq Al-Awsat'', Touhami Abdouli a affirmé que certains membres d'Ennahdha, connus pour leur extrémisme, se sont accrochés au pouvoir qui n'était pour eux qu'un rêve. «Une fois au pouvoir, ils ont démontré leur ignorance des principes de la démocratie et leur incompétence dans la gestion des affaires de l'Etat», a-t-il dit.

L'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, qui s'était longtemps soumis aux dictats d'Ennahdha, semble avoir changé d'avis, après le dernier remaniement qui l'a vu éjecté du gouvernement.

«Nous savons tous qu'un ministre d'Ennahdha a fait le prêche du vendredi incitant les fidèles à manifester devant l'ambassade américaine (le 14 septembre, Ndlr). Et parmi ses fidèles, il y avait des salafistes extrémistes et des membres de la Ligue de protection de la révolution (LPR)... Un gouvernement incapable de protéger les missions diplomatiques n'a aucune chance pour rester au pouvoir et gagner le peuple», a ajouté M. Abdouli

L'ex-secrétaire d'Etat, dont le parti, Ettakatol, est un satellite d'Ennahdha, a cru devoir rappeler aux membres d'Ennahdha qu'ils se sont trompés en faisant de la centrale syndicale leur ennemi juré et en s'attaquant, le 4 décembre, au siège de l'Union générale tunisienne de travail (Ugtt), faisant des blessés et provoquant la colère des Tunisiens.

Le dirigeant d'Ettakatol, qui a critiqué le laxisme du gouvernement dans l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd, a aussi ajouté que «Chokri Belaïd, qui a démasqué Ennahdha, avait été assassiné politiquement dans les propos des membres de ce parti (...). Ce parti et le Congrès pour la république (CpR) défendent les LPR en les qualifiant de conscience de la révolution, alors que, dans toutes les vidéos de la révolution, on ne voyait que le martyr Chokri Belaïd aux premiers rangs».

M. Abdouli a, d'un autre côté, rappelé l'incompétence et l'arrogance d'Ennahdha, parti dont plusieurs dirigeants sont des extrémistes religieux et cherchent à imposer leur mode de vie, mais ils n'y arriveront pas.

«Les extrémistes d'Ennahdha, surtout après les évènements de Jebel Châmbi, n'auront pas leur place. Ennahdha finira par disparaitre et il ne restera que les adeptes de l'Etat civil. Les Tunisiens ne vont ni se laisser faire ni se laisser mordre une seconde fois par Ennahdha», a-t-il conclu, tout en insistant sur l'incompétence du gouvernement dans la gestion de l'économie des affaires sociales.

Z. A.