«Amitié, solidarité et confiance», tel est le message transmis hier aux Tunisiens par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, deux mois avant la première visite du président François Hollande en Tunisie.
Par Zohra Abid
La visite de M. Fabius, arrivé à Tunis, mardi à la mi-journée, aura duré moins de 8 heures. Il a d'abord déjeuné avec son homologue Othman Jarandi. Au menu: des problèmes régionaux et internationaux (Mali, Syrie, lutte antiterroriste...).
Des rencontres et des retrouvailles
«Puis j'ai rencontré le chef du gouvernement Ali Lârayedh qui m'a chaleureusement accueilli, avant que je ne rencontre le président de l'Assemblée nationale constituante (Anc) Mustapha Ben Jaâfar, que je connais depuis plusieurs années, et le président Moncef Marzouki, qui m'a rappelé le jour où je lui ai rendu visite en 1989», a déclaré le chef de la diplomatie française au cours d'un point de presse, mardi soir, à la Résidence de France à la Marsa. Quelques minutes après avoir rencontré trois dirigeants de l'opposition : Taïeb Baccouche de Nida Tounes, Nejib Chebbi d'Al-Jomhouri et Ahmed Brahim d'Al-Massar.
Ali Lârayedh accueille Laurent Fabius au palais du gouvernement à la Kasbah.
«J'ai transmis un message d'amitié, de confiance et de solidarité», a-t-il ajouté.
La France «a confiance en ce pays qui a commencé le printemps arabe, et les Tunisiens ne peuvent qu'être fiers. De notre côté, nous restons fidèles à cet idéal de la France, terre de la révolution de 1789, et confiants en ces jeunes tunisiens qui ont fait ce grand mouvement de la dignité, qui sont responsables et qui ont un sens de la démocratie», a encore précisé M. Fabius.
L'hôte de Tunis a expliqué que son pays ne peut qu'être solidaire avec la Tunisie avec qui il a un passé et des liens solides, de proximité et de partenariat. «N'oublions pas non plus les autres liens comme l'interpénétration sociale. Plusieurs Tunisiens vivent en France et plusieurs Français sont heureux de vivre en Tunisie. Nous allons travailler la main dans la main avec ce pays, qui est notre premier partenaire», a-t-il promis.
Interrogé à propos du partenariat tuniso-français qui passe, depuis quelques mois, par des difficultés notamment dans le domaine du tourisme, Laurent Fabius, a expliqué que malgré le fait qu'en Europe «il y a moins de croissance, 1 million de touristes français – plus de Français que l'addition d'Allemands, Anglais et Italiens – ont visité la Tunisie l'an dernier. Il y a eu de nouvelles sociétés, comme BIC, qui ont ouvert récemment en Tunisie et aujourd'hui les sociétés françaises font travailler plus de 100.000 personnes».
Laurent Fabius reçu par le président Marzouki au Palais de Carthage.
L'investissement et la sécurité au cœur de la visite
Selon M. Fabius, la France ne manque pas de volonté, même si le «mouvement du printemps arabe ou de transition démocratique inquiète certains investisseurs, mais notre rôle est de rassurer. Ici, ça se passe plutôt bien, d'une manière calme, malgré l'environnement général. Il faut seulement qu'il y ait plus de concertations entre les pays voisins pour contrer les groupes terroristes».
Tout en rappelant que la France est intervenue au Mali, M. Fabius a indiqué que son pays ne veut aucunement «prendre en otage un autre pays. Cette affaire concerne l'Afrique du Nord et tout le continent africain.»
Selon le chef de la diplomatie française, la Tunisie a plusieurs atouts: «Il y a le niveau de l'éducation et vous avez une responsabilité pour réussir cette révolution. Si la Tunisie réussit sa transition, cela donnerait espoir aux autres peuples de la région. Je sais que ça prend du temps, mais nous restons confiants. Nous réitérons notre solidarité et ça va s'illustrer lors de la visite du président de la république».
M. Fabius n'a pas donné la date exacte de la visite de François Hollande et s'est contenté de rappeler qu'elle aura lieu en juillet prochain.
«La Tunisie est toute proche de l'Europe. Malgré l'assassinat de Chokri Belaïd, il y a une vie politique et je suis optimiste. Malgré les difficultés économiques, je reste confiant en ce pays», a-t-il conclu.
M. Fabius qui a pris le vol, hier soir, un peu après 20 heures, a profité de sa visite pour serrer la main à un certain nombre de Français résidant dans notre pays, dans les jardins de la résidence de France.