hamadi jebali 26Hamadi Jebali ne quittera pas Ennahdha mais s'il décide de présenter sa candidature à la présidence de la république, il le ferait certainement en dehors de tout cadre partisan. Je t'aime, moi non plus!

L'ex-chef du gouvernement et secrétaire général du mouvement islamiste Ennahdha (au pouvoir) a affirmé dans une interview à la chaîne britannique BBC ce qui ressemble à une contradiction sinon à un grand écart politique, difficile à comprendre et à expliquer.

Hamadi Jebali a déclaré substantiellement: «Si je veux quitter Ennahdha et créer un nouveau parti, je pourrais le faire et c'est un droit. Mais je ne vais pas quitter Ennahdha, car le mouvement ne peut pas supporter une scission en son sein. Ceci étant dit, si je décide de présenter ma candidature à la prochaine élection présidentielle, je le ferais en dehors du parti Ennahdha.»

La déclaration de Hamadi Jebali est ambiguë : elle exprime une volonté de l'ex-chef du gouvernement de prendre ses distances vis-à-vis d'Ennahdha, mais sans rompre encore avec ce parti pour préserver son unité... de façade.

M. Jebali envoie aussi un message à ses «frères» d'Ennahdha que l'on pourrait traduire ainsi : si je dois être votre prochain candidat à la présidence de la république, je ne serais pas exclusivement vôtre, mais le «poulain» d'une coalition de partis.

Voudrait-il être le candidat de la Troïka actuellement au pouvoir? Dans ce cas, exit Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaâfar.

Et si Hamadi Jebali, qui estime avoir pris une dimension nationale, ressent un grand besoin de larguer les amarres et de rompre avec Ennahdha, dont il ne voudrait pas avoir à endosser le bilan négatif... tout en reportant cette rupture inéluctable à l'approche des prochaines élections?

Wait and see...

Imed Bahri