L'Union pour la Tunisie (UpT) réaffirme son soutien aux forces de l'ordre pour faire respecter la loi et faire régner la sécurité, et appelle les citoyens à ne pas tomber dans le piège de la division.
Par Yüsra N. M'hiri
L'UpT, coalition réunissant 5 partis de l'opposition, a tenu mardi matin, au siège d'Al-Massar à Tunis, sa réunion hebdomadaire, essentiellement consacrée aux sujets de l'heure : la violence et du terrorisme. Sujets remis à l'ordre du jour par les affrontements, dimanche, à la cité Ettadhamen, à l'ouest de Tunis, entre les partisans du groupe salafiste jihadiste Ansar Al-Chariâ et les forces de l'ordre, qui ont fait un mort et une quinzaine de blessés.
Faire face à l'insécurité qui ébranle le pays
La réunion a rassemblé, autour de Samir Ettaieb, porte-parole d'Al Massar, différents autres dirigeants de l'opposition : Jounaidi Abdeljaoued (Al-Massar), Taïeb Baccouche et Ridha Belhaj (secrétaire général et porte parole de Nida Tounes), Maya Jeribi (secrétaire général d'Al-Jomhouri), Mohamed Kilani (secrétaire général du Parti socialiste) et Abderrazak Hammami (secrétaire général du Parti du travail patriotique et démocratique).
Maya Jeribi (Al-Jomhouri) et Samir Ettaieb (Al-Massar).
Les présents ont échangé leurs analyses sur le climat sociopolitique actuel et les moyens de faire face à l'insécurité qui ébranle actuellement le pays.
La réunion a duré un peu plus de deux heures. Encore une fois, pas de grande surprise, ou de grande annonce. Les représentants de l'Union pour la Tunisie ont fait part de leur soutien total aux forces de l'ordre pour le combat qu'ils mènent contre la violence et le terrorisme en Tunisie. Ils ont, d'abord, exprimé leur compassion aux familles des blessés, mais également leurs condoléances à la famille de Moez Dahmani, décédé par balle, lors des confrontations entre salafistes et policiers, dimanche, à la cité Ettadhamen, à l'ouest de Tunis. «Une perte humaine est toujours un drame, peu importe l'appartenance, la religion ou l'idéologie de la victime. Nous espérons ne pas revivre de pareilles violences», a déclaré Samir Ettaieb.
Le porte-parole d'Al-Massar a appelé, par ailleurs, à la mise en place rapidement des résolutions issues de la conférence de Dialogue national organisée sous l'égide de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) et du Conseil national de l'ordre des avocats tunisiens (Cnoat), le jeudi 16 mai, et qui a réuni les principaux acteurs de la scène politique et associative.
Ces résolutions portent essentiellement sur trois points : l'adoption d'une charte nationale de lutte contre la violence et l'extrémisme, l'étude des moyens pour palier à la cherté de la vie et la fixation d'une date pour les élections.
Jounaidi Abdeljaoued (Al-Massar) salue le travail du ministre de l'Intérieur.
Un soutien total aux forces de l'ordre
Abderrazek Hammami a indiqué, pour sa part, que les violences accrues perturbent le processus de transition démocratique en cours et invité les citoyens à ne pas tomber dans ce piège.
Jounaidi Abdeljaoued a souligné, en aparté, à Kapitalis, sa satisfaction de la détermination de Lotfi Ben Jeddou, ministre de l'Intérieur, à faire respecter la loi. «Je salue le travail du ministre de l'Intérieur, homme de loi, il est nettement meilleur que son prédécesseur (par allusion à Ali Lârayedh, actuel chef du gouvernement, Ndlr)... Pourvu que ça dure!», a-t-il dit.
«La violence et l'extrémisme doivent être combattus en urgence. La loi est faite pour être respectée, cela va de soi, et nous ne devons même pas en discuter. La seule solution aujourd'hui est de s'unir et d'apporter notre soutien total aux forces de l'ordre, qui font un travail formidable», a indiqué M. Abdeljaouad. «Certes cela arrive un peu tard», a-t-il admis, avant d'ajouter: «Il n'est jamais tard pour vouloir bien faire».
Les responsables de l'Union pour la Tunisie, eu égard à la gravité de la situation dans le pays, ont décidé que le comité politique au complet se réunisse dorénavant une fois par mois. Les secrétaires généraux tiendront, quant à eux, une réunion hebdomadaire et les commissions chargées d'exécuter les actions et programmes de l'Union pourront se réunir selon les besoins.
Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, l'Union pour la Tunisie appelle la société civile et les partis politiques à œuvrer pour la réussite du Congrès national contre la violence et le terrorisme, prévu le 18 juin prochain.
Illustration: Samir Ettaieb, Mohamed Kilani et Taïeb Baccouche.