malika ben arab attou 5 28Des députés européens déplorent le manque d'action de l'Union européenne (UE) pour aider la Tunisie à récupérer les avoirs financiers du clan Ben Ali déposés dans les pays européens.

Le Parlement européen a adopté, le 23 mai dernier, une résolution sur le recouvrement des avoirs par les pays du printemps arabe. Une initiative politique de plus qui fait écho à l'absence de résultats probants dans la récupération des avoirs financiers du clan Ben Ali, plus de deux ans après la révolution!

La résolution intervient alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour critiquer l'inaction de l'exécutif tunisien dans la récupération des fonds détournés à l'étranger.

Sur les centaines de millions de dollars dispersés un peu partout dans le monde, la Tunisie n'a pu récupérer qu'un chèque de 28,818 millions de dollars d'un compte en banque de Leila Ben Ali au Liban. La récupération de ce chèque a d'ailleurs été célébré en grandes pompes au Palais de Carthage. Les autorités tunisiennes mettent en avant le manque de coopération de certains pays (notamment européens) pour justifier cet échec cuisant. Dans cette résolution, le Parlement européen exhorte l'UE et les Etats européens «à déployer de nouveaux efforts significatifs en vue de faciliter la restitution (...) des avoirs détournés par les anciens régimes aux peuples des pays du printemps arabe».

Malika Benarab-Attou, députée européenne, salue l'adoption de cette résolution mais appelle à plus d'action volontariste de la part de l'UE. «Nos nouveaux partenaires méditerranéens du sud regrettent la lenteur et le manque d'action de l'Union européenne en la matière. Nous devons répondre positivement à la demande de ces pays; c'est une obligation morale et politique pour l'UE et c'est un droit et une question de dignité pour ces peuples. C'est la moindre des choses que l'UE puisse faire après toutes ces années de silence et de complaisance à l'égard des dictateurs déchus».

L'eurodéputée souhaite que le Service européen d'action extérieure mette en place une opération de pilotage qui aille au-delà de l'observation des actions bilatérales mises en place par les pays européens concernés.

Son collègue, l'eurodéputé italien Pino Arlacchi soutient la mise en place d'«un mécanisme européen d'enquêteurs, de procureurs, d'experts et de juristes de premiers plans qui fournirait aux pays arabes toute l'assistance technique et juridique nécessaire au processus de recouvrement».

Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles.