hamma hammami sousse 6 2Hamma Hammami a accusé, samedi, Ennahdha, de vouloir «faire main basse sur l'appareil de l'Etat, la justice, les médias, l'administration et la sécurité, en vue de prolonger la période de transition et de reporter la date des élections».

S'exprimant à l'ouverture des travaux de la première conférence nationale du Front populaire qui se tient, samedi et dimanche, à Sousse, sous le signe de la «Fidélité au martyr Chokri Belaïd», le porte-parole du Front populaire a appelé les militants du Front populaire à inventer de nouvelles méthodes d'action et à passer de la phase d'opposition et de protestation à celle de proposition d'un projet démocratique national progressiste.

Cela, a-t-il dit, permettra au Front populaire d'accéder au pouvoir et de diriger le pays et la société et de les amener vers la réalisation des objectifs de la révolution : ceux de la liberté, de la «vraie» démocratie et de la justice sociale.

M. Hammami a rappelé la détermination de Chokri Belaid, «figure de proue du mouvement révolutionnaire et démocratique en Tunisie et l'un des fondateurs du Front populaire, de rassembler les rangs et de parachever les objectifs de la révolution», précisant que la rencontre sera consacrée à la discussion du programme politique, économique, culturel et social du Front et à la réorganisation de ses structures aux niveaux national, régional, local et sectoriel.

Cette rencontre, a-t-il souhaité, doit déboucher sur une initiative politique qui répond aux attentes des Tunisiens et bannit les tiraillements politiques et partisans étriqués.

«Les acquis de la révolution subissent aujourd'hui des atteintes par l'appareil de l'Etat et les groupes criminels extrémistes», a déploré M. Hammami, dénonçant les procès intentés contre des militants du Front et des manifestants qui protestent en raison de leur situation sociale précaire.

Le leader de gauche a critiqué également les campagnes de dénigrement menées par Ennahdha contre les militants du Front populaire et critiqué la politique socio-économique du gouvernement qui, a-t-il dit, est à l'origine de la détérioration du pouvoir d'achat du citoyen, de la cession des ressources du pays à des parties étrangères et du laxisme à l'égard des personnes corrompues. Il l'accuse aussi d'adopter une politique répressive contre l'opposition, ce qui a favorisé l'apparition du terrorisme et de l'assassinat politique : deux phénomène jusque là inconnus en Tunisie.

I. B. (avec Tap).