Selon Abou Yaâreb Marzouki, philosophe et ancien conseiller du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, ceux qui gouvernent aujourd'hui le pays sont «des marionnettes manipulées par un Etat fort et mafieux.»
Cette déclaration a été faite par M. Marzouki, samedi, lors d'un colloque organisé à Menzel Bourguiba (Bizerte), et publiée sur sa page officielle Facebook.
Selon lui, le gouvernement actuel sait très bien user de la ruse pour parler souvent des «valeurs de la révolution». «Mais, au fond, il ne reconnaît rien de tout cela et il ne fait qu'exécuter des ordres dictés par un Etat fort que je qualifie d'Etat de mafias», a-t-il déploré, sans donner plus de précisions sur ce qu'il entend par «Etat de mafias».
Est-ce à dire qu'Ennahdha et la coalition au pouvoir règnent mais ne gouvernent pas et que le pouvoir réel est ailleurs?
Auquel cas, M. Marzouki, tout philosophe qu'il est, donc un amoureux de la vérité selon la définition de Platon, serait bien inspiré d'aller jusqu'au bout de ses «révélations» en désignant plus clairement les tenants de cet «Etat de mafias».
Avant de présenter sa démission, il y a quelques mois, Abou Yaâreb Marzouki tenait un tout autre discours, plutôt favorable à Ennahdha. Il avait beaucoup magnifié le gouvernement, dont tous les membres étaient, selon lui, «modernes et modérés.» Dire qu'il a changé d'avis est un euphémisme.
Z. A.