Le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, et le chef du gouvernement provisoire, Ali Lârayedh, ont boycotté la clôture, mardi matin, du Congrès national contre la violence et le terrorisme.
Par Yüsra N. M'hiri
C'est au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) que la journée de clôture se déroule. Les discussions en ateliers, tenus hier, au Palais des congrès de Tunis, ont abouti à un document de référence : une charte nationale contre la violence et le terrorisme, qui sera signée aujourd'hui en fin de matinée par les partis politiques, les organisations nationales et les associations présentes.
Les absents ont toujours tort
Wided Bouchamaoui, présidente de l' Utica, a reçu aujourd'hui au siège de son organisation, Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante (Anc), Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, seul représentant du gouvernement, en l'absence remarquée de M. Lârayedh, pourtant annoncé dans le programme, Khaled Ben Mbarek, premier conseiller du président provisoire de la république, mais aussi Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Chawki Tabib, bâtonnier du Conseil de l'Ordre des avocats tunisies (Coat), Abdessattar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (Ltdh) et Abdelbasset Ben Hassan, directeur de l'Institut arabe des droits de l'Homme (Iadh), les principaux initiateur de ce congrès auquel avait appelé le leader du Front populaire Chokri Belaïd, avant son assassinat, le 6 février 2013, par des extrémistes religieux.
L'absence des deux présidents (de la république et du gouvernement) est sans doute la conséquence des incidents de la journée d'ouverture, qui a vu, 7 partis, dont ceux de M. Lârayedh (Ennahdha) et Marzouki (Congrès pour la république) se retirer du congrès. Ce qui, on l'imagine, ne manquera pas de porter ombrage au congrès dans son ensemble et réduire sa portée politique, étant donné que deux des plus grands partis du pays ne signeront pas le Pacte national contre la violence et le terrorisme.
Parmi les présents: Taieb Baccouche, Abderrazek Kilani, Hamma Hammami, Mohamed Bennour.
La nouvelle dérobade d'Ennahdha et du CpR
Ennahdha et le CpR ne sortent pas grandis, eux non plus, de cette nouvelle dérobade, surtout après avoir boycotté la première conférence de dialogue national, organisé par l'Ugtt du 16 au 18 octobre dernier. Ils donnent de plus en plus l'impression qu'ils refusent le consensus national et rejettent le débat, en s'attachant à une soi-disant légitimité électorale. Laquelle, on le sait, a déjà pris fin le 23 octobre 2012.
Les incidents de la journée d'ouverture (des slogans hostiles à Ennahdha et à son président Rached Ghannouchi, accusé par des militants du Front populaire d'être responsable de l'assassinat de Chokri Belaïd) sont un prétexte trop commode et ne peuvent justifier le boycottage d'un congrès censé raffermir l'unité nationale contre la violence et le terrorisme.