Les islamistes égyptiens, comme leurs «frères» tunisiens, craignent Dieu. Mais cela ne les empêche pas d'accepter des «primes» s'élevant à 850.000 dollars, comme dans le cas du Dr Mohamed Baltagi, accordées par l'émir du Qatar.
Les internautes égyptiens partagent sur les réseaux sociaux des documents (avec noms et signatures) attestant l'attribution, au titre de «subventions» et de «dons» (sic !), par l'ex-émir du Qatar, Hamad Bin Jassim Al-Thani, d'énormes sommes d'argent à différents leaders du mouvement des Frères musulmans en Egypte.
L'un des documents, daté du 28 mars 2013, porte les noms de 15 dirigeants des Frères musulmans qui auraient reçu un montant total de «subventions» et de «dons» de 7.150.000 dollars US.
Ces dons varient entre 850.000 dollars pour Dr Mohamed Baltagi à 250.000 dollars pour Mme Ezza Al-Garf (la part des femmes étant, bien entendu, la moitié de celle des hommes).
Les documents, retrouvés dans les sièges des Frères musulmans attaqués ces derniers jours par les opposants au président déchu Mohamed Morsi, devraient être authentifiés, avant de constituer une preuve à charge contre ces dirigeants politiques qui acceptent l'argent d'un Etat étranger et qui, de ce fait, se rendent coupables de haute trahison.
Il nous est interdit, nous autres Tunisiens, de penser que les dirigeants d'Ennahdha, ou même ceux du Congrès pour la République (CpR), dont certains passent le plus clair de leur temps à Doha, acceptent ce genre de cadeaux de la part de l'émir du Qatar.
On ne peut pas, cependant, nous empêcher de penser que ces pratiques de corruption des dirigeants politiques islamistes des pays «frères» fait partie des moeurs des dirigeants qataris. Honni soit qui mal y pense.
Les islamistes, bien sûr, sont des gens qui craignent Dieu... Peut-être pas tous.
I. B.