lotfi nagdh 28Les Ligues de la protection de la révolution (LPR) observent aujourd'hui un sit-in devant la Cour d'appel de Sousse pour exiger la libération des personnes impliquées dans le meurtre de Lotfi Nagdh, dirigeant de Nida Tounes, en octobre 2012, à Tataouine.

Ce n'est pas la première fois que les LPR, des milices au service du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), appellent à la libération d'une dizaine de leurs membres accusés d'avoir lynché jusqu'à la mort, le 18 octobre, l'ex-coordinateur de Nida Tounes et ancien directeur de l'Union régionale des agriculteurs à Tataouine.

Les mêmes LPR ont souvent observé des sit-in devant le tribunal de Tataouine pour faire pression sur le juge. Il y a un mois, l'affaire a été transférée au tribunal de Sousse, pour des raisons mystérieuses.

Trois jours avant l'assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, le Majlis Choura d'Ennahdha avait publié un communiqué où il demande la libération des 10 accusés, «enfants» de Rached Ghannouchi, incarcérés à Tataouine.

Deux jours après, Ajmi Lourimi a déclaré à Kapitalis, que «cette demande est légitime». «Comme il y a des gens qui demandent la libération de Sami Fehri, il existe aussi des gens qui réclament la libération de ces gens-là», nous a-t-il dit.

Quelques jours après l'assassinat de Chokri Belaïd, Sahbi Atig, président du bloc parlementaire d'Ennahdha, a effectué, en compagnie du député du bureau de Tataouine d'Ennahdha, Ali Fares (un ancien collaborateur du Rcd, parti dissous), une visite à la prison de Tataouine où les deux députés auraient, selon certaines sources, promis la libération de tous les accusés et le classement de l'affaire.

Samedi 13 juillet, au cours d'un meeting à l'avenue Habib Bourguiba, ce même Sahbi Âtig a menacé les opposants à la «légitimité» d'Ennahdha d'être piétinés en pleine rue.

On n'arrête pas le progrès...

Z. A.